Sur les 4428 radars automatiques, tous types confondus, qui étaient déployés en France au 31 décembre 2018, seuls 75% d'entre auront été actifs au cours de l'année 2019, cela veut dire qu'en moyenne, chaque jour de l'année, 1 100 radars automatiques ne fonctionnaient pas, soit 1 radar sur 4!
Ce chiffre global masque une énorme différence entre les types de radars puisque les radars fixes sont beaucoup plus touchés que les radars mobiles et les périodes de l'année puisque les radars hors-service étaient beaucoup plus nombreux en début d'année qu'en fin d'année.
La disponibilité des radars
Chaque année, la Sécurité routière publie un taux de disponibilité des radars automatiques. Il s'agit du ratio moyen annuel entre le nombre d'équipements de terrain en état de fonctionnement et le nombre d'équipements de terrain mis en service. Ce ratio est calculé tous les jours de l'année et fait lobjet d'une moyenne arithmétique.
Il y a plusieurs raisons qui explique qu'un radar ne soit pas en service. Cela peut-être dû à une panne matérielle, à une dégradation, à une opération de maintenance courante, au remplacement de radars anciens, etc.
L'objectif moyen de ce taux est fixé à 93%, eu égard à la nécessité d'obtenir un juste équilibre entre le taux de disponibilité et les coûts de maintenance.
Comme on peut le voir ci-dessous, ce taux était jusqu'à présent à peu près respecté jusqu'à la chute enregistrée en 2018 puis en 2019. Et encore, le chiffre annoncé pour l'année en cours n'est qu'une estimation qui pourrait encore être revue à la baisse...
Taux de disponibilité des radars entre 2011 et 2019
Le premier décrochage a eu lieu au cours de l'année 2013. Durant cette année, deux événements ont perturbé le fonctionnement des radars automatiques.
Tout d'abord, au mois de mars, le changement de prestataire chargé de la maintenance des radars automatiques a entrainé un forte baisse du taux de disponibilités des radars au cours des mois suivants. Taux qui est par exemple descendu à 80% au mois de juin.
Une série de mesures ont été engagées afin de redresser dans les meilleurs délais l'indicateur de disponibilité, puis alors que la situation revenait doucement à la normale, les radars automatiques ont subi les contrecoups de la révolte des Bonnets rouges puisque des dizaines de cabines ont été détruites essentiellement en Bretagne.
Mais dès 2014, le taux de disponibilité était revenu aux alentours des 93% pour s'y maintenir jusqu'à la nouvelle chute enregistrée en 2018 puis en 2019 au taux record annoncé de 75%.
Lors de ces deux dernières années, ce sont sans conteste les dégradations de radars qui ont eu lieu à la suite de l'annonce du passage au 80 km/h mais surtout dans le sillage du mouvement des gilets jaunes qui explique cette chute puisque ce sont des centaines de radars fixes qui ont été détruits et seuls quelques-uns d'entre eux ont, pour le moment, été remplacés.
Un radar incendié en novembre 2018
Les dégradations de radars
Un taux de disponibilité de 75% indique que plus de 1 100 radars automatiques n'auront pas fonctionné au cours de toute l'année 2019. Mais ce chiffre est lissé sur l'année entière et sur l'ensemble des radars, il masque donc des différences de temporalité et de répartition par type de radars.
En effet, comme nous l'a indiqué le ministre de l'Intérieur, au mois de mars dernier, c'était plutôt 75% des radars fixes qui étaient hors-service, soit près de 1 800 cabines. Le taux de disponibilité des radars au début de l'année 2019 était donc bien plus bas.
Mais tous les radars fixes qui avaient subi de petites dégradations comme des masquages au sac poubelle ou à la peinture ont été remis en service progressivement au cours du printemps.
Depuis cet été, c'est la phase de remplacement des radars détruits qui a débuté avec l'installation de nouveaux radars tourelles ainsi que de quelques radars double face à la place des anciennes cabines.
Installation d'un radar tourelle en remplacement d'un radar détruit
Malgré tout, d'après notre décompte, à ce jour, ce sont encore près de 500 radars fixes qui ont été démontés du bord des routes et qui n'ont toujours pas été remplacés.
Les radars autonomes ont également été la cible de nombreuses destructions par incendie. Les remplacements par des cabines neuves ont débuté fin mai et désormais le parc est désormais presque entièrement reconstitué avec environ 250 cabines.
Parmi les modèles de radars les moins touchés, on trouve les radars feux rouges. Les quelques cabines entièrement détruites par exemple à La Seyne-sur-Mer, Port-de-Bouc, Saint-Etienne, etc, ne seront pas remplacées dans l'immédiat. Ce n'est que dans le courant de l'année prochaine que des radars tourelles devraient prendre leur place.
Enfin, ce sont bien sûr les radars mobiles qui n'ont pas été impactés par cette vague de dégradation. Comme chaque année, seuls quelques-uns de ces 900 radars n'auront pas été en service en 2019 essentiellement pour cause de panne ou de maintenance des radars ou des véhicules porteurs.
Publié le 07 octobre 2019