A la recherche de nouvelles recettes pour équilibrer un budget 2025 toujours largement déficitaire, le gouvernement peut toujours compter sur les radars automatiques pour lui apporter de la manne financière.
1 milliard d'euros de recettes
Pour l'année 2025, la sécurité routière table sur des rentrées issues des amendes des radars automatiques d'un montant de l'ordre de 1 milliard d'euros. Un chiffre qui serait très proche, voire qui pourrait dépasser le record établi en 2017.
Dans le détail, on compte 790 M€ de recettes issues des amendes forfaitaires et 210 M€ récupérées avec les amendes majorées.
Pour atteindre de nouveaux sommets en 2025, la sécurité routière compte sur le déploiement de nouveaux radars, notamment 400 radars urbains supplémentaires, mais également sur la privatisation des contrôles mobiles dans trois nouvelles régions (AURA, PACA, Occitanie) augmentant ainsi le nombre de véhicules en service de près de 40 %. Et ce n'est pas tout puisque la modernisation des anciennes cabines par des modèles plus efficaces se poursuivra.
Mais pour cela, il faudrait que tout se passe bien... Un montant quasi similaire (980 M€) était espéré en 2024 mais on devrait être assez loin du compte cette année.
Un radar tourelle recouvert de pneus
La faute aux manifestations des agriculteurs qui ont vu des radars rester sous leur tas de pneus durant plusieurs semaines voire plusieurs mois! Mais ce ne sont pas les seuls responsables, la difficile transition de prestataire pour le déplacement des radars autonomes depuis juillet a probablement fait grandement reculer le nombre de flashs enregistrés par ces machines. Tout comme le retard de déploiement de nouveaux radars autonomes dont le nombre stagne autour des 430 unités alors que 700 étaient prévus...
Les dépenses restent au plus haut
Si les radars rapportent beaucoup d'argent, ils consomment également beaucoup de crédits. Malgré tout, la balance reste largement bénéficiaire avec une marge brute qui dépasse les 60%.
En 2025, les dépenses liées aux radars automatiques vont atteindre 336 M€. La majorité de cette somme est utilisée pour déployer, moderniser mais également maintenir en état de fonctionnement l'ensemble du parc de radars. L'autre poste de dépense principal concerne le Centre National de Traitement de Rennes pour le traitement des messages d'infractions et leur transformation en avis de contravention.
Au regard des documents budgétaires, on peut quand même un peu douter des chiffres de dépenses prévus par la sécurité routière. En effet, tous les chiffres indiqués pour l'action 1 "Dispositifs de contrôle" ne sont qu'un strict copié/collé de ceux fournis pour l'année précédente! Pourtant, il y aura bien des évolutions en 2025.
Un nouveau prestataire pour le déplacement des radars autonomes
Par exemple, malgré l'arrivée de 40% de voitures radars privatisées supplémentaires, les dépenses liées aux prestations de conduites des prestataires restent bloquées à 22,2 M€. De même pour les dépenses pour l'entretien des radars déplaçables. Alors que le nouveau marché public signé avec Fayat / Ineo est en net recul par rapport à son prédécesseur, le montant de dépenses indiquées dans le PLF 2025 reste identique à celui de 2024, à savoir, 27,1 M€...
Publié le 13 octobre 2024