Après deux années en fort recul, les recettes encaissées via les amendes distribuées par les radars automatiques repartent à la hausse et retrouve leur niveau d'avant les gilets jaunes. Même si elles restent tout de même loin du milliard d'euros prévu dans le budget initial, les recettes 2021 se classent quand même au quatrième rang des années les plus lucratives.
859 millions d'euros en 2021
Au cours de l'année 2021, l'ensemble des amendes issues des radars automatiques (fixes, mobiles, etc) ont rapporté 859 millions d'euros à l'État, c'est environ 100 millions d'euros de plus qu'au cours de l'année 2020.
Dans le détail, la majorité des recettes proviennent du paiement des amendes forfaitaires pour un montant de 655 millions d'euros.
Mais les montants encaissés via le paiement des amendes majorées n'en fini pas d'augmenter. Ils atteignent désormais 204 millions d'euros! C'est un nouveau record et c'est deux fois plus qu'il y a dix ans.
Évolution des recettes radars entre 2012 et 2021
L'évolution des recettes en 2021
Plusieurs phénomènes expliquent le bond en avant des recettes radars l'année dernière. En premier lieu, il y a la fin des restrictions de déplacements liés à la crise sanitaire. Contrairement à l'année précédente, 2021 a seulement été impactée par le couvre-feu national qui a perduré jusqu'en juin 2021.
Mais c'est également la remise en service des radars dégradés en 2018 et 2019 dans le sillage de l'annonce du passage au 80 km/h puis des gilets jaunes qui explique ce retour à des recettes très élevées. En 2021, 204 nouveaux radars fixes ont été installés, il s'agit de 184 radars tourelles mesurant la vitesse et de 20 radars tourelles contrôlant le franchissement de feu rouge. Le déploiement de ces nouveaux équipements a permis à l'État de disposer de 4422 appareils, au lieu de 4224 en 2020.
Enfin, l'extension de la privatisation des contrôles mobiles a certainement commencé à apporter sa pierre à l'édifice même si la mise en circulation des 81 nouvelles voitures radars associées ne s'est faite que très progressivement à partir du mois d'août et ne sera vraiment visible dans les chiffres qu'en 2022.
Les perspectives 2022
Les recettes radars sont reparties à la hausse et cela risque de durer! Le record établi à 1,013 milliard d'euros en 2017 pourrait être battu d'ici deux ans à moins que les habitudes de travail et de déplacement qui ont été profondément modifiées par la crise sanitaire mais également la crise énergétique qui se profile entraine une forte baisse des kilomètres parcourus.
Des radars automatiques plus modernes
Du côté des radars, les chiffres ne peuvent que s'améliorer. Il y a déjà un levier de croissance dans le taux de disponibilité des radars en service. En 2022, il a oscillé entre 84% et 89%, avec une moyenne annuelle de 87%. Si ce résultat est nettement meilleur qu'en 2020, il reste encore loin de la moyenne de 93% affichée avant 2018.
De plus, le déploiement de nouvelles cabines reste d'actualité. Si 4422 appareils étaient en service fin 2021, on est encore loin du seuil maximal fixé à 4700. On devrait dépasser les 4500 fin 2022 avec notamment la mise en service d'une centaine de nouvelles cabines de radars autonomes qui sont les radars les plus efficaces puisqu'ils flashent jusqu'à quatre fois plus que les radars fixes!
Enfin, la modernisation du parc de radars permet de réduire le nombre de message d'infraction qui ne sont pas transformés en avis de contravention. Alors qu'il y a quelques années, un cliché sur trois partait à la poubelle, ce n'est désormais plus qu'un cliché sur quatre.
Publié le 05 juillet 2022