Mise à jour 21h07: La préfecture du Gers vient de publier une nouvelle information qui indique qu'il n'y a rien à faire, les amendes seront annulées automatiquement.
Depuis que les départements sont autorisés à remonter la limitation de vitesse à 90 km/h sur tout ou partie de leur réseau routier sans séparateur central, savoir à quelle vitesse on peut rouler est un casse-tête et pas seulement pour les automobilistes. Même le Centre National de Traitement de Rennes commet de grosses erreurs de calibrage des radars. Une situation inacceptable pour les personnes verbalisées à tort.
Une situation qui se répète
Si l'erreur de réglage du radar de Solomiac (32) fait le tour de la presse locale comme nationale ses derniers jours, c'est loin d'être un cas isolé. Depuis que le gouvernement a décidé de limiter la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, les erreurs se sont multipliées.
Dès août 2018, c'est le radar tronçon de Lançon-Provence (13) a verbalisé pendant une quinzaine de jours les véhicules circulant à plus de 80 km/h alors que la vitesse était limitée à 90 km/h à cause de la présence d'une voie de dépassement.
Depuis 2020, c'est le retour au 90 km/h autorisé dans certains départements qui affole encore une fois les radars. En voici quelques exemples récents.
En octobre 2021, les voitures radars privatisées tout juste entrées en service dans la Marne ont distribué des milliers d'avis de contravention pour ne pas avoir respecté une limitation de vitesse à 80 km/h alors que les routes concernées étaient repassées à 90 km/h depuis plusieurs mois.
Au mois de janvier dernier, c'est un radar autonome qui flashait à la mauvaise vitesse sur la D619 dans l'Aube.
La situation s'est encore reproduite en Isère au mois de juillet avec un radar autonome successivement installé à Saint-Quentin-sur-Isère puis à La Rivière et qui flashait à 80 au lieu de 90.
Une situation inacceptable
Cette situation qui se reproduit depuis plusieurs mois est inacceptable. Comment le Centre National de Traitement de Rennes peut envoyer des ordres de missions erronées aux sociétés chargées de l'installation des radars autonomes en leur indiquant une mauvaise limitation de vitesse? Encore pire, comment cette situation peut se répéter de mois en mois, presque à chaque fois qu'un département revient au 90 km/h?
Il faut croire que le système d'information des radars mis en place au CNT pour l'optimisation des multiples déplacements des radars autonomes et qui coûte des centaines de milliers d'euros chaque année est moins à jour que le site radars-auto.com...
De plus, comment les services du CNT ne se rendent pas compte que le radar est mal réglé rien qu'en constatant qu'un nombre anormalement élevé d'excès de vitesse est enregistré chaque jour?
La réponse du département du Gers pour remédier à la situation est également à remettre en cause puisqu'il demande aux personnes concernées de contester leur avis de contravention en joignant l'arrêté de retour au 90 km/h.
Mais ce n'est pas la bonne solution, la seule réponse que les autorités doivent apporter dans ce cas, c'est l'annulation pure et simple de tous les avis de contravention sans qu'il n'y ai besoin de faire ni démarches, ni de verser de l'argent. Déjà parce que toutes les personnes verbalisées à tort ne seront pas forcément informées qu'elles doivent contester mais également parce que, pour contester dans les règles cette erreur de limitation de vitesse, il faut consigner le montant de l'amende forfaitaire. Une somme qui ne sera rendue que plusieurs mois plus tard lorsque les autorités auront classé le PV sans suite.
Publié le 01 août 2022