Les radars tourelles que l'on annonçait comme plus résistants connaissent finalement le même sort que les radars classiques puisqu'ils subissent de nombreuses dégradations.

La multiplication des actes de vandalisme lourd sur ces cabines a contraint l'Etat à prendre de nouvelles mesures pour mieux les protéger.

Si la première que nous avons pu constater est assez surprenante, la seconde consiste au remplacement du mât habituel par un mât plus résistant.

Le mât, un point faible

Depuis la pose des premières cabines en juin 2019, il est rapidement apparu que le poteau sur lequel les radars tourelles sont installés était un de leur point faible.

Même si son diamètre est important, le mât standard est en réalité presque entièrement creux et ne dispose que d'une toute petite épaisseur de métal. Comme on pu le voir à de très nombreuses reprises, il est donc très facile de le découper avec du matériel adéquat...

Un mât standard très fin

Mais ce n'est pas tout, il ne résiste pas non plus à la chaleur. De nombreux exemples ont montré que des pneus enflammés à son pied le faisait plier en entraînant la cabine au sol.

Le mât plié sous l'effet de l'incendie

Enfin, même son système de fixation au sol n'était pas efficace puisque plusieurs radars ont été arrachés de leur socle en béton!

Un nouveau mât renforcé

Pour tenter de remédier à ces différentes vulnérabilités, les ingénieurs d'IDEMIA, le fabricant du radar tourelle, ont mis au point un nouveau mât renforcé qui commence à être installé depuis quelques jours pour certaines des nouvelles cabines installées.

La première chose que l'on remarque c'est que le nouveau mât a été consolidé puisque son diamètre est encore plus important qu'auparavant en passant de 16 à 19 cm. On imagine que l'épaisseur du métal en a gagné au moins autant.

Le mât renforcé diffère aussi du mât standard par sa couleur et son aspect. Passant du noir au gris très foncé, cela suggère aussi un modification du type de métal utilisé.

Le mât standard

Le mât renforcé

Enfin, pour qu'il soit plus résistant à l'arrachage, le nouveau mât n'est plus enchâssé dans un système de fixation. Ce dernier fait désormais partie intégrante du mât.

Le mât standard enchâssé dans sa fixation

Le mât renforcé avec sa fixation intégrée

Une mesure contre productive?

Les vandales ont toujours su s'adapter aux nouvelles situations qui se présentent. Les radars tourelles étant installés trop en hauteur pour être tagué, c'est le mât qui est désormais attaqué en priorité.

Si son renforcement devrait rendre plus difficile son abattage ou son arrachage, cette évolution pourrait tout de même se révéler contre productive... En effet, comme on l'a déjà vu, les mâts actuels ne résistent pas à la chaleur. Lorsque des pneus sont enflammés à leurs pieds, le métal cède et le radar tombe au sol. Certes, le radar est bien rendu inactif mais la cabine est épargnée.

Le problème avec le nouveau mât, c'est que s'il résiste à l'incendie, il y a de fortes chances que les flammes se propagent jusqu'à la cabine alors que c'est rarement le cas aujourd'hui puisque le radar tombe avant. Comme la cabine semble ne pas très bien résister aux flammes, on risque d'assister à plus de destructions totales...

Publié le 13 février 2020

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