Les radars ont 20 ans cette semaine. Pour fêter cela, le ministère de l'Intérieur vient de rendre public un bilan détaillé des actes de vandalisme commis à leur encontre au cours des 10 dernières années.
Et on peut dire qu'ils ont été nombreux puisque c'est en moyenne 13 radars qui subissent des dégradations chaque jour!
En 10 ans, on recense au total près de 50 000 actes de vandalisme. Plus de 40 % d'entre eux ont été commis durant la période de contestation contre le passage au 80 km/h et celle des gilets jaunes, c'est-à-dire en 2018 et 2019.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le coût estimé de ces dégradations n'est pas aussi faramineux que leur nombre. Au total, cela représente environ 185 millions d'euros. Un chiffre à comparer aux 8,2 milliards de recettes récoltées et aux 2,7 milliards dépensés pour les frais de fonctionnement du contrôle automatisé sur la même période... Il faut dire que 87% des actes recensés ne concernent que des dégradations légères.
Un radar fixe repeint parmi tant d'autres
Les départements les plus vandalisés
Les chiffres fournis par le ministère de l'intérieur nous apportent également un éclairage nouveau et inédit sur la répartition géographique de ces dégradations au cours de la période 2018 - 2022.
Le podium des départements où les dégradations ont été les plus nombreuses est assez étonnant puisque l'on retrouve au premier rang la Marne avec 760 actes de vandalisme qui coiffe d'un cheveu l'Oise et ses 758 vandalisations. Sur la troisième marche se trouve le département de l'Aisne (724). Suivent ensuite les Bouches-du-Rhône (708), le Gard (690) et la Seine-et-Marne (660).
Au total, 16 départements cumulent plus de 450 actes de vandalisme: les Landes (618), la Gironde (567), la Loire-Atlantique (563), l'Eure-et-Loir (561), l'Aube (514), l'Hérault (506), le Doubs (480), le Jura (470), le Var (465) et les Yvelines (461).
A l'opposé, c'est de loin en Guyane et dans le Val-de-Marne que les radars automatiques ont la vie la plus tranquille avec respectivement 52 et 57 actes de vandalisme recensés. Avec moins de 150 dégradations au compteur, on retrouve également les Hautes-Pyrénées (97), la Corrèze (96), la Martinique (87), la Lozère (82), La Réunion (81) et le Territoire-de-Belfort (80) ou encore la Guadeloupe (120) et la Meuse (114).
Dégradations de radars entre 2018 et 2022
Maintenant, si l'on s'intéresse aux départements où les radars sont le plus lourdement endommagés, le classement est bien différent. Ici on ne parle plus de petit coup de peinture et autre masquage temporaire de la cabine avec tout ce que l'on peut trouver à proximité mais bien de destruction totale de la cabine, le plus souvent par incendie.
A ce petit jeu, deux départements sont très loin devant les autres, il s'agit du Gard et des Bouches-du-Rhône avec respectivement 73 et 69 cabines totalement détruites. Loin derrière arrivent l'Ain (46), la Gironde (41), la Guadeloupe (41), l'Hérault (39), les Pyrénées-Atlantiques (39), la Charente-Maritime (38), le Var (38) et l'Ardèche (36).
Mais ce sont au total 17 départements qui cumulent au moins 30 destructions de radars en ajoutant les Landes, l'Isère, la Drôme, la Haute-Marne, l'Aisne, l'Yonne et le Loiret.
Tout en bas du classement arrivent sans surprise les trois départements de la petite couronne parisienne puisqu'il n'y a eu qu'un seul radar détruit dans le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis et aucun dans les Hauts-de-Seine. Quatre radars ont été détruits dans le Territoire-de-Belfort et en Haute-Corse alors que cinq l'ont été à Paris, dans les Alpes-Maritimes, dans la Nièvre et la Mayenne.
Un radar autonome incendié dans le Haut-Rhin
Mais attention, les classements précédents sont trompeurs. Si l'on rapporte le nombre de dégradations au nombre de radars fixes installés dans chaque département, la répartition des départements est tout autre. Le calcul est loin d'être parfait puisque nous avons pris en compte le nombre de radars installés à ce jour, ce qui désavantage des départements comme l'Oise ou les Landes où de nombreux nouveaux radars ont été installés depuis 2020.
Dans ce classement, c'est de loin l'Aveyron qui tire son épingle du jeu avec 342 dégradations pour seulement 20 radars installés! Soit une moyenne de 17 dégradations par cabine. Le Jura, les deux départements de Corse, le Gers et le Loir-et-Cher figurent également en haut du classement avec une moyenne de plus de 12 dégradations par cabine. L'Aisne et la Marne n'arrivent qu'en 7e et 9e position et l'Oise en 86e position.
Publié le 23 octobre 2023