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Le ministre de l'Intérieur vient de confirmer que le gouvernement souhaitait confier à des entreprises privées le soin d'effectuer les contrôles radars avec les voitures embarquant les radars mobiles nouvelle génération qui flashent en roulant.
Cette annonce n'a rien de surprenant puisque cette externalisation a été annoncée officiellement lors du Comité Interministériel à la Sécurité Routière du 2 octobre 2015. Mais cela imposait des aménagements techniques sur les véhicules radars pour qu'une personne non habilitée puisse effectuer ces contrôles. Il a donc été décidé de rendre le radar mobile mobile de type GATSO MILLIA totalement autonome notamment pour qu'il détermine lui-même la vitesse maximum a respecter en fonction de la position de la voiture. Ainsi, le chauffeur du véhicule n'a plus aucune interaction avec le radar.
Une expérimentation a ainsi débuté au mois de février 2017 et un marché public pour sélectionner la première entreprise retenue pour effectuer ces contrôles a été publié au mois d'avril.
Le changement de gouvernement n'y aura rien changé et qui aurait pu en douter puisque Emmanuel Macron a déclaré pendant la campagne être "ouvert à toute initiative qui permet à la fois d’améliorer la sécurité routière et d’alléger la charge de travail des forces de l’ordre" et qu'il ne remettrait "pas en cause l’expérimentation de ce dispositif".
La mise en place de cette externalisation sera progressive, le premier marché public concerne les 26 véhicules des 5 départements de la région Normandie. D'autres marchés public seront publiés dans les prochaines semaines pour les 12 autres régions de métropole avec l'objectif que toutes les voitures radars soient confiées au privé d'ici fin 2018.
Fin 2016, ce sont 383 voitures équipées de radars mobiles nouvelle génération qui étaient en service mais il est prévu que de nouveaux véhicules soient mis en service au cours des prochains mois pour atteindre un total de 440 véhicules fin 2018.
Le transfert au privé de la conduite des véhicules radars va entrainer une augmentation de la durée d'utilisation des véhicules. Emmanuel Barbe, le délégué interministériel à la Sécurité routière, a ainsi indiqué qu'il souhait que 380 véhicules soient utilisés quotidiennement à raison de 8 heures par jour.
Pour calculer le nombre potentiel de flashs enregistrés par tous ces véhicules, on peut se baser sur les chiffres connus pour l'année 2016.
En 2016, 383 radars mobiles ont été utilisés avec une durée d'utilisation moyenne de 1h47 par jour. Si les voitures radars sont utilisées 8 heures par jour au lieu de 1h47 en 2016, le nombre de flashs enregistrés chaque jour pourra être multiplié par 4,5.
D'après les chiffres fournis par l'ANTAI, au cours de l'année 2016, chaque voiture radar a enregistré 17,03 flashs par jour. Donc en élargissant la durée d'utilisation, ce chiffre pourrait atteindre 76.6 flashs par jour.
Avec 380 véhicules radars utilisés tous les jours, le potentiel de flashs annuel est donc de 10,6 millions !
Ce chiffre semble quand même surévalué car il n'a été calculé que de façon linéaire et alors même que le nombre moyen de flashs par jour est passé de 18.92 en 2015 à 17.03 en 2016. Mais Emmanuel Barbe lui-même a annoncé qu'en confiant les contrôles radars au privé, on pouvait s'attendre à 6 millions de flashs enregistrés chaque année par ces véhicules soit 3 fois plus qu'en 2016!
Alors que les associations d'automobilistes et de motards sont totalement opposées à cette "privatisation" des contrôles radars et que leurs diverses actions recueillent des centaines de milliers de signatures (Ligue des Conducteurs, 40 millions d'automobilistes) mais aussi que plusieurs députés ont interpellé depuis plusieurs mois le ministre de l'Intérieur par l'intermédiaire de questions écrites de l'Assemblée Nationale, le ministère de l'Intérieur n'a rien trouvé de mieux que de rendre confidentiel les documents du marché public d'attribution.
A ce jour, il est donc impossible de connaitre, comme l'on demandé les parlementaires Philippe Vitel , Franck Marlin et Sauveur Gandolfi-Scheit, "les modalités de passation des contrats" avec les sociétés privées mais aussi "leurs rémunérations détaillées, leurs missions ainsi que les garanties qui entoureront la mise en œuvre de cette externalisation".
Le gouvernement se borne à répéter depuis des mois que les sociétés retenues ne seront pas rémunérées au nombre de PV et que les véhicules circuleront essentiellement sur les axes accidentogènes selon une stratégie pré-établie par les préfets de département et les forces de l'ordre.