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Il suffit de prendre le volant sur quelques kilomètres pour se rendre compte que partout en France les radars automatiques sont, jour après jour neutralisés, les uns après les autres dans le sillage du mouvement des gilets jaunes.
Si en début de semaine, nous avions calculé que plus de 200 radars avaient été vandalisés le weekend dernier, ce chiffre doit désormais être revu à la hausse. On estime désormais qu'au moins 600 radars fixes et autonomes sont aujourd’hui hors-service. Cela représente environ 20% du parc de radars qui compte environ 3 000 cabines en excluant les radars feux rouges (très peu touchés) et tous les radars mobiles. Et cela, même si les cabines simplement masquées sont remises en service rapidement mais parfois seulement pour quelques heures...
Les journaux locaux n'en finissent plus de lister les radars dégradés dans leur région. Dans le Doubs, ce sont 11 radars qui ont été pris pour cible sur la trentaine que compte le département. En Haute-Loire, la préfecture dénombre 18 radars vandalisés sur 27. Dans l'Eure-et-Loire, l'Echo Républicain annonce que 19 radars sur 34 sont dégradés. Dans les Vosges, le journal local n'arrive même pas a faire un décompte précis des radars mis hors-service, on en compte au moins 10 sur les 24 installés. Et les articles de ce genre sont nombreux comme pour l'Ille-et-Vilaine (6 radars), le Calvados (4 radars), le Vaucluse (4 radars), la Côte d'Or (4 radars), l'Yonne (4 radars), dans le Béarn (9 radars), etc, etc.
Même décompte sur les groupes Facebook spécialisés dans les signalement de radars. En consultant le plus important, On alerte dans le 59 / 62 et ses 160 000 membres, on compte au moins 10 post signalant des radars dégradés au cours des dernières heures... Même constat sur d'autres groupes comme Les routes landaises où l'on compte au moins 10 radars masqués ou repeints depuis ce weekend parfois même avec des photos. Les pages Facebook essayent également de faire des décomptes des radars hors service dans leur zone. Par exemple, Info Circulation / Radar 60 en compte pas moins de 26 dans l'Oise, Alerte Radars 86 en dénombre au moins 18 dans la Vienne, etc.
Avec un nombre aussi important de radars dégradés en si peu de temps, la facture des réparations va être de plusieurs millions d'euros. Même si, selon le type de dégradation, la facture à payer n'est pas la même.
Pour tous les radars simplement emballés de sacs poubelles ou masqués par un gilet jaune, une simple intervention d'une patrouille des forces de l'ordre peut le remettre en service.
Il en va autrement pour les radars recouverts d'une couche de peinture. Là, l'intervention de la société en charge de la maintenance des radars est nécessaire. En moyenne cette intervention est facturée 600 euros.
Mais le coût le plus élevé est celui alloué au remplacement des radars détruits par incendie ou autre. Pour un radar fixe classique, le remplacement est facturé au moins 30 000 euros et celui d'un radar autonome, plus de 60 000 euros.
Le coût des dégradations est supporté par le budget des radars automatiques. En 2018, une toute petite partie des 79 millions d'euros utilisé pour le maintien en condition opérationnelle des dispositifs de contrôle sera utilisée pour la réparation, voire le remplacement des radars vandalisés.
Selon les chiffres fournis par la Sécurité Routière, en 2016, le coût du vandalisme sur les radars a été chiffré à 6,79 millions d'euros pour 3548 dégradations de radars enregistrées.
Cette recrudescence d'acte de vandalisme s'accompagne de plusieurs interpellations et même déjà des condamnations.
En Saône-et-Loire, un homme a été interpellé à son domicile. Accusé d'avoir aspergé deux radars de peinture, il a été retrouvé grâce au signalement de son véhicule circulant à faible allure à proximité des radars.
En Haute-Garonne, trois hommes, se revendiquant du mouvement des gilets jaunes, ont été interpellés après avoir incendié le radar de Saint-Jory.
Enfin, dans les Alpes-Maritimes, deux hommes ont été condamnés en comparution immédiate pour avoir dégradé le même radar de Valbonne à quelques heures d'intervalle. Le premier qui a essayé d'incendier le radar a été condamné à deux mois de prison ferme et le second qui a repeint le radar a été condamné à six mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende.
Même si une plainte des préfectures concernées est en général déposée pour chaque dégradation, le nombre d'interpellations reste très peu élevé au regard du nombre d'acte de vandalisme enregistrés.
Dans l'Yonne, trois personnes soupçonnés d'avoir découpé en deux le radar de Lasson ont été interpellés.