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Depuis bientôt un an, des zones de travaux sont surveillées par des radars automatiques d'un nouveau genre, les radars autonomes. Cela concerne aussi bien des zones de chantiers dans des traversées de village que des zones en travaux sur des voies rapides et autoroutes.
Les radars autonomes ont été présentés comme une réponse à l'accidentalilté sur les chantiers routiers. Comme l'a indiqué la Sécurité Routière lors de l'inauguration du premier radar de ce genre, chaque année, on déplore environ 200 accidents aux abords des chantiers du réseau routier principal (autoroutes et nationales). Ces accidents provoquent 1 à 4 décès par an et environ 80 blessés.
Que ce soit pour l'entretien courant, le fauchage des bas-côté ou la construction de nouvelles infrastructures, on dénombre quasiment 100 000 zones de travaux sur l'ensemble du réseau routier français chaque année.
Dans les zones en travaux, la vitesse maximum autorisée est généralement abaissée mais de nombreux usagers de la route ne respectent pas cette limitation. Il existe peu d'études sur le sujet mais dans un rapport de 2003, l'ASFA (Association des Sociétés Françaises d'Autoroutes) recensait 44% des automobilistes dépassant de plus de 20 km/h les limitations de vitesse autorisées sur les voies aux abords des chantiers. Même si la situation s'est améliorée depuis, la part des excès de vitesse reste élevée puisqu'en 2014, l'Observatoire SANEF des Comportements sur Autoroute enregistrait dans une zone de travaux avec une vitesse maximum autorisée de 90 km/h au lieu de 130 km/h, 37 % de véhicules roulant au-dessus de 90 km/h et 6 % dépassant même les 120 km/h.
Au regard de ces études, on comprend mieux pourquoi certains radars autonomes installés dans des zones de travaux autoroutiers peuvent flasher jusqu'à 4500 fois par jour!!
Pourtant, le comportement de l'usager de la route n'est pas toujours à remettre en cause. En effet, la signalisation de la limitation de vitesse est parfois défaillante ou non adaptée.
Tout d'abord, il faut savoir que les exigences de signalisations routières inscrites dans l'instruction interministérielle sur la signalisation routière (IISR 8ème partie - article 126) sont différentes dans les zones de travaux lorsque la signalisation est temporaire. Par exemple, sur les autoroutes et routes à chaussées séparées par un terre-plein central comportant au moins deux voies par sens de circulation, les panneaux de limitation de vitesse placés à la droite de la route "peuvent" être répétés de l’autre côté de la chaussée. Cela signifie donc qu'il n'est pas obligatoire de répéter la limitation de vitesse à gauche de la route. Il est donc très facile pour l'usager de ne pas voir le panneau, souvent posé au sol, car il est masqué par un autre véhicule. Ensuite, il arrive également que les panneaux de limitation de vitesse soient installés trop en retrait de la route ce qui les rend difficilement visibles par tous les usagers.
Voici trois configurations que l'on peut retrouver actuellement dans des zones de travaux surveillées par un radar autonome.
Une 2x2 voie limitée à 70 au lieu de 90 km/h sur l'A47 dans la Loire avec un seul panneau 70 à droite de la route.
Une 2x2 voie limitée à 70 au lieu de 110 km/h sur l'A10 en Indre-et-Loire avec un seul panneau 70 à droite de la route.
Une 1x1 voie limitée à 50 au lieu de 90 km/h sur l'A85 en Indre-et-Loire avec deux panneaux 50 km/h.
Depuis quelques mois, plusieurs signalisations de vitesse aux abords de zones de travaux contrôlées par des radars fixes ou autonomes ont fait l'objet de plainte des automobilistes.
Il y a eu tout d'abord le radar de Drancy sur l'A86. De nombreux automobilistes ont demandé une amnistie pour les milliers de flashs quotidiens de ce radar. Malheureusement, cette demande n'a pas été retenue mais le gestionnaire de voirie a renforcé la signalisation dans les jours suivants les premières réclamations.
Il y a eu ensuite le radar de l'A62 à Toulouse, dont la vidéo montrant 54 flashs en 3 minutes a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Là, les flashés ont eu gain de cause et les flashs des premiers jours ne se sont pas transformés en PV.
Ensuite, ce fut le tour du radar de la N165 à Muzillac (56). Là encore de très nombreux automobilistes se sont plaints du manque de signalisation de la vitesse maximum autorisée. Malgré cela, rien n'a été fait et le radar a continué à verbaliser pendant près de 4 mois avec une signalisation insuffisante et aucun effort n'a été fait par le gestionnaire de voirie pour améliorer cela.
Il y a également le cas des radars autonomes de l'A85 à Langeais (37). Deux radars sont actuellement installés dans cette zone de travaux limitée à 50 km/h au lieu de 90. Là encore, lors des premiers jours, la signalisation était défaillante et de très nombreux automobilistes se sont fait prendre au piège. Depuis, comme on le voit sur la photo ci-dessus, la signalisation a été renforcée par la société d'autoroute, mais les premiers usagers flashés ont bien reçus leurs avis de contravention....
Et l'histoire n'est pas finie, en ce moment, le radar autonome le plus mal signalé est celui de Chambray-les-Tours sur l'A10. Là encore, les usagers se plaignent du manque de signalisation de la vitesse limite autorisée qui n'est signalée que par un panneau à droite de la route (photo ci-dessus).
Si l’inattention des conducteurs peut parfois être mise en cause, il existe manifestement un vide réglementaire sur la signalisation routière obligatoire aux abords des zones de travaux et des radars chantier, entraînant parfois une mauvaise information des usagers. Dans l'attente de la mise en place de nouvelles règles, les gestionnaires de voirie doivent faire l'effort de mettre en place une signalisation plus renforcée que ce que prévoit la réglementation routière notamment dans les zones de travaux surveillées par des radars autonomes.