Contravention
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Depuis 4 ans, les voitures radars confiées à des sociétés privées se sont répandues dans tout le nord et l'ouest de la France. Plus de 200 véhicules circulent désormais dans 55 départements et la flotte va encore doubler l'année prochaine pour couvrir l'ensemble du pays.
Les quatre sociétés chargées de faire circuler les voitures radars dans les régions qui leurs ont été attribuées ont recruté de nombreux chauffeurs qui ne restent pas forcement en poste très longtemps car les conditions de travail sont souvent difficiles.
La privatisation des contrôles radars est très mal perçue par une grande partie des usagers de la route. Comme désormais il n'y a plus de personnel des forces de l'ordre dans le véhicule mais de simples civils, sur les réseaux sociaux, de nombreuses personnes traitent les chauffeurs de tous les noms. D'autres vont encore plus loin en clamant leur envie d'en faire baver au conducteur quand ils croiseront un de ces véhicules.
" Un p'tit accrochage et hop ! "
" Les clous de tapissier par la fenêtre, ça marche bien aussi "
" Faut la faire bruler "
" Des pavés dans le pare-brise "
" Faut la mettre au fossé celle là "
Et encore beaucoup d'autres...
Ces paroles ne sont pas que des mots en l'air puisque dans une réponse à une question orale d'un sénateur, Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'intérieur a confirmé que des actes malveillants sont régulièrement constatés à l'égard des conducteurs de voitures radars privatisées.
Elle a par ailleurs ajouté que plusieurs d'entre eux prenant la forme d'actes dangereux ont donné lieu à des dépôts de plainte ou de main courante.
Il y a quelques mois, le député Pierre Cordier a déposé une proposition de loi visant à rendre les voitures radars identifiables en toutes circonstances.
On se doutait déjà que cette mesure avait très peu de chance d'aboutir. La ministre déléguée l'a confirmé, car si l'idée parait séduisante en renforçant le caractère dissuasif du dispositif, elle pose un trop gros problème de sécurité pour les conducteurs employés par les sociétés privées déjà soumis à des actes malveillants réguliers alors que leurs véhicules sont banalisés et que seuls quelques signes distinctifs, dont le numéro d'immatriculation, permettent de les reconnaitre.