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Dans un récent rapport sénatorial, le coût de la politique des radars automatiques est analysée. Il en ressort comme on pouvait le prévoir que malgré le coût de fonctionnement du système, chaque radar est très rentable et pourtant...
Pour estimer le coût moyen d'un radar, il faut prendre en compte l'ensemble des dépenses engendrées, il y a tout d'abord les frais d'acquisition et d’installation, puis ceux liés à la maintenance, ceux liés aux actes de vandalisme mais aussi les frais engendrés par d'éventuels déplacements.
Ce montant est extrêmement variable d'un modèle de radar à l'autre. Par exemple, selon le type de radar, le coût moyen d'installation varie entre 90 000€ pour un radar fixe classique et 165 000€ pour un radar tronçon. A ces frais initiaux s'ajoutent chaque année les frais de maintenance opérationnelle et avancée. Là encore, les coûts moyens varient en fonction du modèle de radar mais la dépense annuelle est estimée à 6 148 euros par radar.
A ces frais directement liés aux radars, il faut également ajouter ceux engendrés par le fonctionnement du système des radars automatiques, c'est à dire les coûts de gestion du CNT de Rennes (locaux, sécurité, etc), de développement et de gestion du système informatique mais aussi ceux liés aux frais d'éditique des avis de contravention, etc. Au total, cela représente un coût moyen annuel de 18 000 euros par radar.
Tout au long de sa durée de vie estimée à 10 ans, un radar automatique va donc engendrer une dépense moyenne totale d'environ 350 000 euros.
Dans le même temps, ces radars vont enregistrer des milliers de contraventions et engranger des recettes. En se basant sur les chiffres de 2016, chaque radar rapporte en moyenne tout au long de sa vie 2.1 millions d'euros! Ce chiffre est obtenu en divisant le montant des recettes générées par les radars en 2016 par le nombre total de radars fin 2016 et en le multipliant par 10 années de fonctionnement.
Sur la totalité de sa durée de vie, chaque radar mis en service rapporte donc en moyenne de 1.75 millions d'euros de bénéfices à l'Etat.
Pourtant la politique de déploiement des radars automatiques induit des coûts cachés auquel on ne pense pas forcement puisque le rapport sénatorial fait état d'une baisse du produit de la fiscalité des carburants.
En effet, le déploiement massif des radars automatiques a entraîné une réduction des vitesses pratiquées par les automobilistes. Cette baisse c'est donc accompagné d'une modification des consommations de carburant et donc des recettes associées aux taxes sur les carburants que sont la TICPE et la TVA.
Selon la Direction Générale des Infrastructures, des Transports et de la Mer (DGITM), qui a effectuée une estimation des pertes de recettes fiscales, le manque à gagner pour l'Etat est énorme.
En évaluant d'une part l'effet de l'implantation des radars sur les vitesses pratiquées et d'autre part l'effet de la baisse des vitesses sur les consommations de carburant, pour différents types de réseaux, le déploiement des radars se serait accompagné de pertes de TICPE qui seraient passées d'environ 200 millions d'euros en 2003 (date de la mise en place des premiers radars) à environ 650 millions d'euros en 2014! Et ce n'est pas tout, puisqu'il faut ajouter également les pertes sur la TVA, qui ont crû de 60 millions en 2003 à environ 300 millions en 2014.
En 2014, la politique de déploiement des radars automatiques a donc engendré une perte de recettes fiscales de 950 millions d'euros pour l'Etat!
Si on ajoute à cela le budget de fonctionnement des radars en 2014, la totalité des pertes de fiscales et la totalité des dépenses représente donc 1.17 milliard d'euros. Tout cela pour des recettes générées par les radars qui ont été de 740 millions d'euros...
Si les chiffres de la DGITM sont exacts, cela veut dire que les radars automatiques ne sont pas une si bonne affaire pour les finances de l'Etat... Cela pourrait donc aussi expliquer pourquoi la politique des gouvernements successifs n'a de cesse de faire évoluer le parc de radars pour des recettes qui se rapprochent de plus en plus des dépenses réelles et pertes estimées...