Contravention
Type de radars
Informations
Divertissement
L'idée d'abaisser la limitation de vitesse à 80 km/h sur toutes les routes bidirectionnelles actuellement limitées à 90 km/h fait son chemin depuis plusieurs années. Une première expérimentation est menée depuis juillet 2015 sur trois tronçons de routes mais les résultats n'ont toujours pas été divulgués. Pourtant, l'abaissement de la vitesse sur les routes à deux voies sans séparation centrale pourrait bien être l'élément central du prochain Conseil Interministériel de la Sécurité Routière qui doit se tenir dans les prochaines semaines.
Mais pour une plus grande acceptabilité de cette mesure déjà rejetée par la majorité des usagers de la route, le Conseil National de la Sécurité Routière propose que cet abaissement soit différencié en fonction des axes et que les vitesses sur les routes bidirectionnelles puisse ainsi être limitées soit à 90 km/h, soit à 80 km/h ou soit à 70 km/h!
Le 1er juillet 2015, 81 km de routes sur la N151 dans la Nièvre et de l'Yonne, sur la N7 dans la Drôme et sur la N57 en Haute-Saône ont vu leur vitesse maximum autorisée passée de 90 km/h à 80 km/h. L'expérience prévue pour une durée de deux ans aurait du se terminer en juillet 2017 mais à ce jour, ces axes sont toujours limités à 80 km/h, les arrêtés préfectoraux baissant la limitation de vitesse sont toujours en vigueur car ils n'ont pas de limite dans le temps.
Les résultats de l'expérience se font toujours attendre et n'ont à ce jour pas encore été rendu public. Même les questions parlementaires sur le sujet sont restées sans réponse... Rappelons tout de même les propos du ministre de l'Interieur de l'époque: « Cette expérimentation sera transparente, honnête et rigoureuse », « c'est sur cette base que nous pourrons prendre, là où cela sera nécessaire, des décisions qui pourront s'imposer à tous parce qu'elles seront comprises par tous et parce qu'elles résulteront de données tangibles et non de spéculations».
Seul Autoplus a essayé de dresser un bilan de cette mesure mais en estimant que le bilan ne peut être que faussé puisque durant la période de l'expérience, plusieurs travaux d'amélioration routière ont été effectués sur les 3 portions concernées. Pourtant, malgré cela "les chiffres miracles côté accidentologie ne sont pas là". Avant de conclure que "sur le terrain, il semble que les usagers et riverains n'ont rien compris à l'histoire et que cela a plutôt occasionné des comportements dangereux de conducteurs exaspérés".
Du côté de l'activité des quatre radars fixes qui sont installés sur ces routes, une explosion du nombre de flashs a bien évidemment été constatée. L'activité du radar de Merry-Sec sur la N151 est passé de 161 flashs en 2014 à 930 flashs en 2016 et celle du radar de Quenoche sur la N57 est passée de 573 en 2014 à 2109 en 2016. La même hausse est constatée pour les radars situés sur la N7 dans la Drôme, pour celui de Chateauneuf sur Isère le nombre de flashs est passé de 2352 à 9855 entre 2014 et 2016 et pour celui de la Roche de Glun, il est passé de 624 à 2149.
Dans ces dernières recommandations, le Comité des Experts du Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR) a confirmé vouloir abaisser la vitesse de circulation sur toutes les routes bidirectionnelles, c'est à dire les axes à deux voies sans séparateur central actuellement limités à 90 km/h, car elles représentent à elles seules les deux tiers des personnes tuées dans les accidents de la route.
Conscient du mécontentement des usagers de la route par rapport à cette mesure, il a proposé une option b qui vise en fait a adopter des limitations de vitesse différenciées à 90 km/h, 80 km/h voir à terme 70 km/h! Cette différenciation serait adoptée en fonction d'un nouveau système de classification des voies.
Le CNSR propose que la classification des routes bidirectionnelles s'établissent selon trois niveaux.
Le niveau 1 pour les voies principales répondant à une logique d’itinéraire du réseau interdépartemental.
Le niveau 2 pour les voies ordinaires du réseau départemental.
Le niveau 3 pour les voies de desserte du réseau local.
Si le principe général resterait d'abaisser la vitesse à 80 km/h sur la plus grande partie du réseau, par dérogation la vitesse serait maintenue à 90 km/h sur les sections des routes bidirectionnelles classées à grande circulation par décret, c'est à dire essentiellement les routes de niveau 1.
Selon l’article 22 de la loi "libertés et responsabilités locales" de 2004, les routes à grande circulation "sont les routes qui permettent d’assurer la continuité des itinéraires principaux et, notamment
le délestage du trafic [...] et la desserte économique du territoire, et justifient, à ce titre, des règles particulières en matière de police de la circulation".
A ce jour, les routes à grande circulation comprennent 34 000 km de routes départementales, 4000 km de routes nationales et 1000 km de routes communales.
En dehors des routes à grande circulation de niveau 1, le reste des routes de niveau 2 et 3, soit la majorité du réseau, seraient limitées à 80 km/h.
Mais ce n'est pas tout, le CNSR souhaite aussi qu'à terme, la limitation de vitesse soit fixée à 70 km/h sur les routes bidirectionnelles ayant une fonction de desserte locale et cela sans signalisation verticale spécifique! En précisant tout de même que cette mesure avec absence de signalisation devra s’accompagner d'une généralisation des systèmes de navigation et de cartographie embarqués dans les véhicules.
Si le 80 km/h sur les routes reste la proposition phare du CNSR, il préconise aussi des changements de limitation de vitesse en agglomération!
Une limitation à 20 km/h maximum pour les zones où la priorité est donnée aux piétons sur l’ensemble de la chaussée. Ces derniers cheminent sur la chaussée. Il n’y a plus de notion de trottoir.
Une limitation à 30 km/h maximum, pour les rues équipées de trottoirs et sur lesquelles les vélos et les véhicules motorisés partagent la chaussée sans séparation physique ou visuelle.
Une limitation à 50 km/h maximum pour rues équipées de trottoir et offrant une séparation physique ou visuelle des vélos du reste de la circulation motorisée.
Une limitation à 70 km/h maximum pour les voies offrant une séparation physique des vélos et une protection des piétons vis-à-vis de la circulation motorisée.