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Comme prévu et annoncé depuis plusieurs mois, les radars automatiques ont beaucoup moins flashé au cours de l'année 2018. Alors que le budget 2018 prévoyait une hausse des recettes de +10%, c'est une baisse de -14% qui a été enregistrée. Il en va de même pour le nombre de flashs des radars automatiques, en baisse de -23% par rapport aux prévisions.
Mais contrairement à ce que laisse entendre les médias et la Sécurité routière, cette forte baisse n'est pas uniquement à mettre au crédit des destructions de radars puisqu'elle a été constatée tout au long de l'année!
Au cours de l’année 2018, les radars automatiques ont enregistré 23,77 millions d'infractions soit une baisse de -9% par rapport à l'année précédente.
Comme on le voit sur le graphique, il faut remonter à 2013 pour retrouver une aussi forte chute du nombre de flashs issus du contrôle automatisé.
Cette diminution ne date pas du dernier semestre puisque la Cour des comptes indique que le nombre de flashs des radars automatiques en 2018 a été systématiquement inférieur chaque mois de l'année au nombre enregistré en 2017 et cela malgré une augmentation de la verbalisation dès le mois de juillet sur les routes bidirectionnelles limitées à 80 km/h.
Si la forte augmentation du nombre de dégradation enregistrées sur les radars fixes au cours de l'année peut expliquer en partie ces chiffres, il y a également d'autres explications.
En effet, selon les chiffres fournis par le ministère de l'Intérieur, on sait déjà qu'une grande partie des flashs manquants provient de la faible activité des radars mobiles embarqués qui ne sont pourtant pas sujet aux dégradations... En 2018, ces véhicules ont enregistré 765 000 infractions de moins qu'en 2017.
De plus, la désignation du conducteur responsable d’une infraction avec une voiture de société imposée en 2017 a encore fait diminuer le nombre d'infractions pour les véhicules concernés de 10% l'année dernière. Cela représente plus de 300 000 infractions en moins.
Ces deux phénomènes combinés explique déjà près de la moitié de la baisse du nombre de flashs...
Comme le nombre de flashs enregistrés est en forte baisse, le montant des recettes générées par les radars automatiques suit la même tendance avec même une diminution encore plus forte de -14% par rapport à 2017 soit -149 millions d'euros. En ne prenant en compte que les amendes forfaitaires sans compter les amendes majorées, le recul est encore plus important avec -17,2%.
Au total, ce sont 3 millions d'avis de contravention en moins qui ont été envoyés en 2018.
Le rapport de la Cour des comptes sur le contrôle du budget 2018 des radars automatiques nous donne des chiffres très précis pour comprendre cette situation qui a été observée tout au long de l'année puisque 45% des pertes de recettes avaient déjà été enregistrées au cours des six premiers mois. D'ailleurs seul le mois de juin a connu une hausse des recettes par rapport à l'année 2017 mais avec seulement +0.2 millions d'euros supplémentaires.
Pour les autres mois, on note par exemple un recul de -19 M€ au mois de mars puis de 15 M€ au mois d'avril et encore de -16M€ au mois de mai. Malgré le passage au 80 km/h, le recul a encore été de -3 M€ au mois de juillet puis s'est subitement accéléré au mois d'octobre avec -22.5 M€, puis -12 M€ au mois de novembre et -24.5 M€ au mois de décembre.
Là encore, si l'impact de la dégradation des radars ne fait aucun doute, elle ne peut expliquer à elle seule la totalité des pertes de recettes au cours de l'année entière.
On peut noter également que si les recettes diminuent plus vite que le nombre de flashs enregistrés c'est à cause des radars dégradés mais encore en état de fonctionner. En effet, même couverts de peinture ou emballés dans des sacs poubelles, les radars peuvent continuer à enregistrer les excès de vitesse mais la photo étant inexploitable, le flash n'est pas suivi d'une verbalisation.
Ainsi, le taux moyen de transformation des messages d’infractions (MIF) en avis de contravention est tombé à 66.5% en 2018 alors que ce taux s'établissait à plus de 75% en 2017. Ainsi plus d'une infraction sur trois n'a pas été sanctionnée.