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La Sécurité routière ne se contente pas de déployer de nouveaux types de radars comme les radars tourelles ou les radars urbains. Elle travaille également au renouvellement d'anciens modèles par de nouveaux encore plus performants.
C'est déjà le cas avec les voitures radars privatisées et les radars double face et ce le sera bientôt avec les radars mobiles et les radars tronçons.
Le département du contrôle automatisé (DCA), dépendant du ministère de l'Intérieur et rattaché à la délégation à la sécurité routière, qui est le service qui gère l'évolution des radars automatiques, s'est lancé à la recherche de fabricants pour concevoir un nouveau radar de type vitesse moyenne.
Le radar tronçon, également appelé radar vitesse moyenne, calcule la vitesse moyenne de circulation de tous les véhicules entre deux points situés à une distance comprise entre quelques centaines de mètres et plusieurs kilomètres.
Le radar tronçon est constitué de deux bornes qui sont situées en entrée et en sortie du segment routier contrôlé. Chaque borne recueille les données de tous les véhicules qui circulent en associant une heure de passage précise à une reconnaissance de la plaque d'immatriculation et une photo du véhicule.
Ce radar n'utilise aucune technologie de mesure de vitesse, il calcule simplement la vitesse moyenne de tous les véhicules en divisant la distance parcourue par le temps de parcours.
Il y a moins d'une centaine de radars tronçons en France certainement car le modèle utilisé actuellement, le MESTA 5000 SMART, est le plus cher de tous les radars automatiques jamais installés. En 2013, leur prix de revient unitaire était en moyenne de 165 000 euros auxquels il faut ajouter près de 19 000 euros de frais de maintenance annuel! A titre de comparaison, à cette époque, un radar chantier c'était 60 000 euros avec 12 000 euros de maintenance annuelle et avec un rendement de nombre de flash par cabine beaucoup plus important!
Une borne d'entrée d'un radar tronçon MESTA 5000
Le DCA vient de publier une demande d'information dans le but de recevoir la présentation de radars tronçons développés par plusieurs sociétés.
Cette demande s’accompagne des principales caractéristiques techniques demandées au futur modèle.
Il recherche un dispositif de mesure basé sur la vitesse moyenne permettant l'identification des véhicules entre 2 points avec lecture automatique de plaques et capture vidéos.
Le radar devra être capable de contrôler le flux de véhicules en continu sur toutes les voies et capter les images avec éclairage par faisceau infrarouge lorsque la luminosité est insuffisante.
Jusque là, rien de nouveau, c'est ce que font déjà les radars tronçons actuels. Par contre, le nouveau modèle devra être déplaçable et installable facilement sur un mât pré-existant avec peut-être même un fonctionnement sur batterie.
A l'instar des radars autonomes, on pourrait donc les retrouver pendant quelques semaines sur une route avant qu'ils ne soient déplacés sur un autre tronçon afin de surprendre les usagers...
Le DCA qui avait déjà imaginé ce nouveau radar tronçon dès 2016 souhaitait à cette époque une caractéristique très innovante, celle qui permettrait d'avoir de multiples points d'entrée et de sortie.
En effet, les radars tronçons actuels ne fonctionnent que sur des tronçons simples qui imposent que les véhicules contrôlés passent devant l'unique point d'entrée et l'unique point de sortie. Lorsque, comme sur l'A89, le tronçon contrôlé comporte des entrées ou des sorties, les véhicules qui ne passent pas devant l'un de ces deux points échappent au contrôle.
L'idée était donc d'avoir des radars à tronçons multiples ou plutôt à points d'entrée et de sortie multiples. Là, il faut imaginer un réseau de caméras dans lequel chacune d'entre-elles peut servir de point d'entrée ou de sortie. Imaginez le périphérique parisien avec des checkpoint à chaque porte et tous les véhicules contrôlés qu'ils entrent et qu'ils sortent à n'importe laquelle d'entre elle...
A la lecture de la demande d'information, cette caractéristique façon Big Brother semble avoir été abandonnée au profit d'un radar déplaçable.
Si cet abandon se confirme, il faut plus probablement en chercher la raison du côté de son coût car techniquement, le système MESTA FLOW développé par IDEMIA en serait déjà capable!