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L'activité des voitures radars privatisées ne cesse de se développer depuis les premiers PV distribués sur les routes de Normandie en 2018.
Au cours de l'année 2021, elles ont effectué 6,6 millions de contrôles et enregistré 544 821 excès de vitesse.
Selon les premières données que nous avons pu consulter, ces deux chiffres sont en nette augmentation pour l'année 2022. Explications.
Avec leur déploiement progressif, les voitures radars privatisées sont désormais en circulation dans 53 départements de France métropolitaine. Elles ne l'étaient que dans 39 départements au 31 décembre 2021.
Et encore, dans la moitié d'entre eux, les voitures radars n'ont circulé que quelques mois voire parfois seulement quelques semaines au cours de l'année 2021 puisque leur mise en service dans les régions de la Bourgogne-Franche-Comté, les Hauts-de-France, le Grand-Est et la Nouvelle Aquitaine s'est déroulée sur presque une année entière.
Elles ont par exemple débuté leurs contrôles le 2 août 2021 en Charente mais seulement le 15 décembre dans la Somme ou la Haute-Marne.
La situation a été identique en 2022 avec une mise en service progressive entre le 3 janvier dans la Nièvre et le 1er juillet dans le Jura.
Carte de déploiement des voitures radars privatisées
L'augmentation du nombre de départements où les voitures radars privatisées sont en circulation implique automatiquement une hausse du nombre de contrôles.
D'après les données officielles publiées par le ministère de l'Intérieur pour l'année 2021, nous avons pu calculer que ce sont en moyenne 721 contrôles qui sont effectués chaque jour dans un département.
On estime ainsi qu'au cours de l'année 2022, le nombre de contrôles de vitesse effectués par les voitures radars en 2022 a atteint la barre des 13 millions, soit deux fois plus qu'au cours de l'année 2021.
Mais ce chiffre pourrait bien être dépassé si l'on prend en compte la volonté de la sécurité routière d'augmenter le nombre de kilomètres parcourus par les voitures radars au moins dans les départements les plus anciennement privatisés.
En plus de déployer les voitures radars dans de nouveaux départements et d'augmenter les kilomètres parcourus, la sécurité routière a également décidé de mettre en place des contrôles plus ciblés pour augmenter encore plus le taux d'infraction qui s'établissait déjà en moyenne à 8,2% en 2021.
Et elle ne s'en cache pas puisque depuis 2021, les préfectures disposent d'un outil de cartographie départementale qui leur permet de consulter les vitesses pratiquées sur chaque tronçon de route. Il laisse également la possibilité aux opérateurs de croiser la densité de trafic et les excès de vitesse afin de repérer les portions de routes où les contrôles seront les plus efficaces.
Mais ce n'est pas tout, pour établir le planning journalier des parcours des voitures radars, les opérateurs peuvent également s'appuyer sur les données remontées par ces voitures puisque ce sont également de véritables mouchards. Elles collectent en permanence des données de trafic qui permettent de fournir des rapports analytiques par tronçon de route, donnant le nombre de véhicules, la vitesse moyenne, les risques de survitesse, etc. Et tout cela en fonction des conditions météorologiques, des heures de passages, des jours de la semaine, etc. De quoi facilement établir des itinéraires passant par les axes les plus rentables aux meilleures heures de la semaine...
Vue de l'intérieur d'une voiture radar privatisée
Toutes les raisons que l'on vient de présenter annoncent donc une forte hausse du nombre de contraventions distribuées par les voitures radars privatisées en 2022. Mais nous avons également pu récupérer des données pour le vérifier.
Dans les départements qui sont privatisés depuis plusieurs années, le nombre d'infractions qui devrait pourtant avoir tendance à diminuer s'est souvent envolé. Une progression qui confirme la hausse du nombre de kilomètres parcourus.
Dans le département du Loir-et-Cher, privatisé depuis novembre 2020, le nombre d'infractions s'est envolé de 65% en 2022 par rapport à l'année précédente.
Idem dans le Maine-et-Loire, privatisé depuis décembre 2020, avec 53,8% de PV en plus en 2022.
Dans l'Indre-et-Loire, la hausse est encore plus importante mais elle s'explique par la mise en service plus tardive des voitures radars dans ce département qui n'ont été actifs que 10 mois sur 12 en 2021. N'empêche, le nombre d'infractions a tout de même bondi de 66% avec 11 966 infractions en 2021 et près de 20 000 en 2022.
Enfin, pour confirmer la mise en place de contrôles plus ciblés, il y a l'exemple du département des Deux-Sèvres.
Ici, les voitures radars ont été mises en service le 16 août 2021 et ont enregistré 10 486 infractions jusqu'à la fin de l'année soit en moyenne 75 par jour.
En 2022, le nombre d'infractions a grimpé à 39 274, soit en moyenne 108 par jour soit 44% d'infractions en plus en 2022.