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La mesure que l'on vous annonce depuis déjà plusieurs mois puis qui a été présentée lors du Comité Interministériel de la Sécurité Routière du 2 octobre 2015 va devenir une réalité.
Dès janvier 2017, les contrôles radars mobiles effectués avec les radars mobiles nouvelle génération seront confiés à des sociétés privées. Une première expérimentation débutera en septembre prochain.
En confiant cette tâche à des prestataires agréés, l'Etat compte libérer du temps pour les forces de l'ordre mais surtout augmenter le taux d'utilisation des véhicules.
Aujourd'hui, ces véhicules circulent en moyenne 1h13 par jour. Avec cette mesure, l'Etat souhaite "multiplier par trois ou quatre les heures de sortie de ces véhicules qui circuleront de jour comme de nuit".
En 2015, avec environ 300 véhicules utilisés à temps plein, les radars mobiles nouvelle génération ont enregistrés 1 527 453 excès de vitesse soit une moyenne de 5091 flashs par véhicule.
En 2018, le parc sera de 440 radars mobiles nouvelle génération... Au rythme de 2015, avec un rapide calcul, on arrive à 2.25 millions de flashs. Mais si le taux d'utilisation est multiplié, le nombre de flashs pourrait atteindre les 10 millions!
Selon une enquête Harris Interactive, commandée par 40 Millions d'automobilistes, 83% des Français voient cette privatisation d'un mauvais oeil. Plus encore, 76% des sondés estiment que cette mesure "aura pour objectif d'augmenter le montant des contraventions collectées par l'Etat". Par ailleurs, 86% des personnes interrogées pensent que les sociétés en charge de ces radars réaliseront des contrôles aux endroits où elles ont le plus de chance de flasher.
D'après le délégué interministériel à la Sécurité routière, les prestataires agréés seront sous l'étroit contrôle de l'Etat et leur rétribution ne dépendra pas du nombre d'excès de vitesse enregistrés.
La remise en cause de cette mesure concerne également le mode de fonctionnement du GATSO MILLIA, le modèle de radar intégré dans les véhicules. Si le gouvernement indique qu'il n'y a pas besoin d'une personne assermentée dans la voiture, puisque la constatation de l'excès de vitesse est effectuée par un officier de police judiciaire, à Rennes, sur un écran d'ordinateur, ce n'est pas ce qu'en pense les avocats.
En effet, pour pouvoir fonctionner le GATSO MILLIA nécessite des manipulations sur la tablette de contrôle, aussi bien lors de la mise en route que lors de l'utilisation. Lorsqu'il est utilisé à l'arrêt en bord de route, il faut vérifier le positionnement du radar mais aussi entrer les diverses informations notamment sur la vitesse maximum autorisée. Lorsqu'il est utilisé en roulant, il faut là encore paramétrer le radar au démarrage mais également renseigner la vitesse maximum autorisée à chaque changement...
Pour Caroline Tichit, avocate spécialisée dans la défense des conducteurs, "si ce n'est pas un policier ou un gendarme qui rentre toutes ces données, le procès-verbal perd toute sa force probante. En clair, il n'est plus valable?!".