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Prévu à l'origine pour sécuriser les zones de chantiers, l'utilisation des radars autonomes a très vite été dévoyée et l'on a retrouvé ces grosses boites grises presque exclusivement sur le bord des routes sans chantier...
Pourtant, depuis quelques mois, la sécurité routière semble vouloir redonner ses lettres de noblesses à l'acronyme ETC (Equipement de Terrain Chantier) dont elle a affublé le radar autonome dans son jargon administratif.
Désormais, on croise de plus en plus de radars autonomes dans les zones de travaux routiers avec une conséquence directe, la multiplication du nombre de flashs!
Souvenez-vous, il y a tout juste 10 ans, d'étranges cabines faisaient leur apparition dans les zones de travaux routiers. Pour sécuriser les zones de chantier où les limitations de vitesse abaissées étaient très mal respectées, la sécurité routière avait décidé de mettre au point un nouveau type de radar.
C'est ainsi que naquit le radar autonome, nouveau modèle de radar inauguré en grandes pompes le 4 juillet 2015 sur une zone de travaux de l'autoroute A6 en Seine-et-Marne.
Mais dans le marché public de mise au point et de déploiement de ce nouveau radar, la sécurité routière avait caché un loup... Ces radars facilement déplaçables étaient en fait destinés à être utilisés dans les zones de chantier certes, mais aussi dans les zones de danger temporaire! Une notion bien plus vague qui lui permettait en fait d'en installer n'importe où.
Et ce fut vite le cas, si dans le langage populaire presque tout le monde parle encore de radar chantier pour évoquer les radars autonomes, ils ne s'en trouvaient rapidement plus qu'une petite poignée pour surveiller les zones de travaux.
Par exemple, en 2020, il n'y en avait qu'une dizaine aux abords de chantier, tous les autres se trouvaient le long des itinéraires sécurisés ou sur des emplacements isolés sans l'ombre d'un chantier.
Le nouveau panneau signalant les radars chantiers
Depuis l'année dernière, on constate une multiplication des radars autonomes dans les zones de chantier. D'une dizaine de cabines, on est passé à une vingtaine. Et aujourd'hui c'est encore plus puisqu'à ce jour, nous en dénombrons 34 dont trois installées hier sur l'A6 à Dracé (69), sur l'A48 à Biol (38) et sur la D2020 à Château-Gaillard (45).
Certes, pour un total d'environ 250 cabines actives quotidiennement, on est loin de la majorité mais le ratio a fortement évolué en à peine deux ans et l'évolution semble se poursuivre.
A terme, le parc de radars autonomes sera porté à 450 cabines. Avec 350 à 400 d'entre elles réellement en service quotidiennement, on estime qu'au moins une cinquantaine seront déployées dans les zone de chantier.
Lorsqu'ils sont installés dans les zones de chantier, les radars autonomes ont souvent une activité folle. On peut se souvenir de cette vidéo où l'on voyait un radar autonome installé sur la rocade de Toulouse flashé 54 fois en 3 minutes!
Beaucoup plus près de nous, cet été c'est le radar toujours installé sur l'A1 près du Parc Astérix qui était affublé du titre de radar le plus rentable du monde par L'Oise Hebdo après que le journaliste ai comptabilisé 57 flashs en une heure de temps.
Pourtant, ce radar est loin d'être le plus prolifique de l'année. Installés seulement quelques semaines, les radars positionnés sur l'A7 à Sérézin-du-Rhône près de Lyon et à Septèmes-les-Vallons près de Marseille enregistraient bien plus de flashs.
Et que dire du radar installé depuis la fin du mois de mars sur l'A10 à Villebon-sur-Yvette qui ne cesse de distribuer des PV comme le prouve le nombre record de 333 commentaires déjà déposés sur notre site pour cette cabine.
Le radar chantier de Sérézin-du-Rhône
Si les radars installés dans les zones de chantier cartonnent, c'est bien souvent à cause d'une limitation de vitesse mal signalée. Et ce n'est pas une nouveauté, on s'en faisait déjà l'écho dans un article publié en 2016...
L'exemple récent le plus frappant est celui du radar de l'A3 à Montreuil qui a vu des milliers de contraventions annulées car les pouvoirs publics ont reconnu que les panneaux signalant la limitation de vitesse à 50 km/h n'étaient pas visibles durant plusieurs semaines à cause de la végétation.
Idem pour le radar de Septêmes-les-Vallons cité plus haut, plusieurs personnes ont vu leur contravention classée sans suite après avoir contesté au motif de problème de signalisation de la limitation de vitesse. Et au regard de cette vidéo édifiante, cela est plus que logique! Un seul panneau 70 posé à même le sol sur le côté droit de la chaussée sur une autoroute à 4 voies dont une voie de sortie, c'est clairement insuffisant.
Et des reproches similaires avec des limitations de vitesse trop peu visibles sont faites régulièrement comme pour le radar de Villebon-sur-Yvette, de Longeville-lès-Metz, de Limoges, etc.
Que la sécurité routière veuille améliorer la sécurité dans les zones de travaux en y installant des radars autonomes part d'une bonne volonté. Encore faut-il que les limitations de vitesse applicables dans ces secteurs soient mieux signalées pour être respectées! Et cela vaut également dans les zones de travaux où il n'y a pas de radars et où bien souvent on se demande quelle est la limitation tant celle-ci est mal indiquée...