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Depuis le début de l'année 2017, les actes de vandalisme sur les radars automatiques sont en hausse. Le nombre de dégradation s'est encore accéléré au début de l'année 2018 en réponse au passage au 80 km/h sur les routes secondaires puis en fin d'année dans le sillage du mouvement des gilets jaunes.
La plupart des dégradations rendant les radars inopérants, le nombre d'avis de contravention distribués est en forte baisse, tout comme le montant des recettes générées par les amendes qui sera donc très loin des prévisions.
Mais la chute vertigineuse des recettes n'est pas entièrement dû aux dégradations de radars.
Comme nous vous l'avions déjà annoncé, ce sont 209 millions d'euros de recettes en moins que prévu qui ont été encaissées au cours de l'année 2018. Et pour l'année prochaine, le gouvernement prévoit une baisse de recettes de 455 M€ par rapport aux estimations de la Loi de finances 2019. Cette baisse des recettes estimées entraîne une nouvelle répartition du montant des amendes entre les différents bénéficiaires.
Les prévisions initiales de répartition des recettes radars en 2019
Si en 2018, les baisses ont touché uniquement le budget de l'AFITF qui a perdu 209 M€, pour 2019, ce sont tous les bénéficiaires qui vont voir leurs recettes baisser.
C'est encore le cas pour l'AFITF qui ne recevra que 226 M€ sur les 500 prévus initialement. Le gouvernement aussi va devoir renoncer à 65 des 179 M€ qui devaient servir au désendettement. Quant aux collectivités locales, elles recevront 60 millions d'euros en moins.
Enfin, le budget des radars automatiques pour l'année 2019 va se voir amputé de 57 M€.
Cette grande différence entre les recettes et les prévisions doit être analysée car tout n'est pas à mettre sur le dos des gilets jaunes et des dégradations de radars...
Il est bon de rappeler qu'avant même le début du mouvement des gilets jaunes, le nombre de flashs enregistrés par les radars était déjà en baisse de 15%. En appliquant cette part sur les estimations de recettes, ce sont déjà 120 M€ de recettes qui n'avaient pas été encaissés sur les 10 premiers mois de l'année 2018.
Même si sur ces 10 mois, le nombre de dégradations de radars était en hausse d'au moins 20% par rapport à l'année précédente, ce ne sont pas les seuls actes de vandalisme qui permettent d'expliquer une différence de 120 M€!
Si les recettes sont en très forte baisse par rapport aux prévisions budgétaires c'est également car ces dernières ont été surévaluées. Elles n'ont, par exemple, pas tenu assez compte de la baisse du nombre de flashs enregistrés suite à la désignation obligatoire imposée aux entreprises depuis le 1er janvier 2017.
De plus, elles étaient basées sur un programme de déploiement de nouveaux radars automatiques qui n'a finalement pas été réalisé l'année dernière. C'est le cas notamment pour la privatisation des voitures radars puisque le nombre de PV distribués par ces nouvelles voitures radars a été quasi nul. Mais c'est aussi le cas pour le programme de déploiement des radars tourelles qui n'a toujours pas été lancé plus d'un an après l'installation de la première cabine.
Enfin, si les radars ont moins flashés en 2018, c'est certainement aussi, tout simplement, car les automobilistes roulent moins vite! Une tendance déjà amorcée en 2017 et pour laquelle il faudra attendre la fin de l'année pour en avoir la confirmation officielle en regardant le bilan de l'Observatoire des vitesses. La chute vertigineuse du nombre de flashs enregistrés par les voitures radars semble également être une confirmation de cette tendance...
Pour l'année 2019, la différence de plus de 440 M€ entre les recettes estimées dans le budget prévisionnel 2019 à 1.2 milliard d'euros et les recettes corrigées ne peuvent là encore s'expliquer qu'avec les dégradations de radars.
Tout d'abord, c'est le programme de déploiement des nouveaux radars qui est encore en cause avec de nombreux retards qui entraînent une baisse du nombre de véhicules flashés par rapport à ce qui était prévu...
En effet, lors des premières prévisions, le gouvernement tablait sur un déploiement de centaines de nouveaux radars tourelles et autres radars double face, une prévision qui ne devrait pas être réalisée. Et ce n'est pas tout, le généralisation de la privatisation des radars à d'autres régions que la Normandie est également au point mort et ne sera pas réalisé en Bretagne ou en Pays-de-la-Loire avant le début de l'année 2020.
Ensuite, c'est bien sûr l'état du parc de radars qui va véritablement faire plonger le nombre d'avis de contravention distribués en 2019 puisque plus de 75% des radars ont été rendus inopérants depuis le 17 novembre 2018.
Avec des centaines de dégradations enregistrées en quelques semaines, les services en charge de la maintenance ont été débordés rendant la remise en service des radars beaucoup plus longue qu'en temps normal. Même quelques mois après, de nombreux radars sont encore incapables de flasher car ils sont masqués par de la peinture ou des sacs poubelles... Mais après quelques semaines d'inactivité, ces radars finiront par retrouver une activité normale.
Par contre, en plus de centaines de radars encore dégradés, ce sont aussi les radars détruits qui ne vont pas enregistrer de flashs pendant une très longue période. A ce jour, nous estimons que plus de 600 radars fixes ont été entièrement détruits depuis le mois de novembre dernier. Si le programme de démontage de ces cabines est lancée depuis quelques semaines, leur remplacement par de nouveaux radars n'est pas encore à l'ordre du jour.
Enfin, la baisse du nombre de verbalisation en 2018 a également un effet sur les recettes de l'année 2019. Avec moins de PV distribués l'année dernière, ce seront moins de recettes récoltées via les PV majorés qui seront encaissées cette année.