Les radars flashent trop et le centre de Rennes n'arrive plus à suivre

En ce moment, quand on est flashé par un radar automatique, on reste parfois longtemps dans l'attente de l'avis de contravention correspondant. Même s'il existe de nombreuses raisons pour qu'un flash ne soit pas transformé en PV, il faut attendre de longs mois avant de se réjouir de n'avoir rien reçu.

En effet, les services de l’État dispose d'un délai de prescription d'un an à compter de la date de l'infraction pour vous envoyer l'amende et ils s'en serve régulièrement comme c'est la cas actuellement.

En 2019, l'ANTAI annonçait que le délai moyen de traitement entre la réception du cliché d'infraction au centre de Rennes et l’envoi d’un avis de contravention était de 6 jours. En ajoutant les délais postaux, on recevait donc son PV dans la boite aux lettres sous 8 à 10 jours après son infraction.

Mais cela c'était en 2019 alors que le parc de radar sortait d'une vague de dégradation massive. Le volume d'infractions à traiter était bien plus faible qu'en 2018.

Il s'en est suivi la crise sanitaire avec toujours mois d'infractions à traiter en 2020.

Avec de tels chiffres, le CNT de Rennes a commencé à tourner un peu moins vite, certainement en réduisant un peu le personnel en charge de l'analyse des clichés radars. Les effectifs de policiers et de gendarmes chargés de la validation des infraction au Centre Automatisé de Constatation des Infractions Routières ( CACIR ) ont probablement suivi la même trajectoire.

Le Centre National de Traitement de Rennes

Sauf que depuis 2021, le nombre de flashs est reparti en forte hausse (+18,7 %) et le centre de Rennes n'est parfois plus en capacité de traiter toutes les infractions qu'il reçoit et cela l'oblige à temporiser en repoussant l'analyse de certaines infractions.

Ce fut déjà le cas fin 2021. Dans un récent rapport, le ministère de l'Intérieur explique que la hausse du volume d'infractions à traiter au dernier trimestre 2021 a entrainé l’allongement des délais de traitement ainsi qu'un décalage à début 2022 de l'envoi de centaine de milliers d'avis de contravention.

On constate que c'est encore le cas en ce moment, par exemple avec le radar autonome installé dans une zone de travaux sur l'A7 au sud de Lyon entre le 13 avril et le 7 juin dernier.

Le radar de Sérézin-du-Rhône

Jusqu'à la semaine dernière, aucune des personnes verbalisées n'avaient reçu de PV mais désormais la machine est lancée et les avis de contravention commencent à pleuvoir dans les boites aux lettres.

Nul doute que là encore, c'est l'afflux de dizaines de milliers d'infractions qui a grippé la machine avec cette cabine qui pouvait flasher jusqu'à plus de 3000 fois par jour!

Conclusion, si vous êtes flashé par un radar automatique et que vous n'avez pas reçu votre avis de contravention sous 15-20 jours, vous avez une chance sur quatre que le cliché ne soit pas exploitable. Mais pour vous réjouir, il faudra attendre plusieurs semaines voir jusqu'à un an pour être sûr que votre infraction n'a pas été mise de côté temporairement pour cause d'engorgement du centre des radars de Rennes à cause d'un trop gros volume d'avis de contravention à envoyer.

Situation identique en 2016

Le CNT de Rennes n'en est pas à sa première expérience d'une forte hausse des infractions constatées par les radars automatiques.

Le dernier bond en avant remonte à 2016. Cette année-là, le nombre de message d'infractions avait progressé de 26,5 % par rapport à 2015.

Même cause, même effet, il avait été dans l'incapacité de tout traiter et l'avait contraint à un report de traitement à l'année suivante.

La situation s'était améliorée en 2017 notamment grâce à la mise disposition de réservistes pendant la période estivale, et le recrutement de nouveaux agents permanents au sein du CACIR.