Les recettes record des radars participent toujours plus au désendettement

Les radars automatiques vont rapporter "un pognon de dingue" aux caisses de l'Etat en 2019. Sur ce total, un montant record sera utilisé pour participer au désendettement de la France.

La répartition des dépenses

Voici le tableau récapitulatif des recettes et des dépenses budgétisées en 2019 pour les amendes issues d'infractions routière. Comme on le voit, la majeure partie des sommes encaissées proviennent des radars automatiques.

L'année prochaine, il est prévu que les radars automatiques rapportent 1,230 milliard d'euros, soit 1,036 milliard d'amendes forfaitaires et 194 millions d'euros d'amendes majorées. Cela représente les deux tiers du montant total des recettes issues d'amendes suite à des infractions routières.

189 M€ consacrés au désendettement

La lecture du tableau ci-dessus est complexe, mais si on s’intéresse à toutes les dépenses qui n'ont absolument rien à voir avec la sécurité routière, on remarque la case P755 Désendettement.

En remontant le fil des recettes, on s'aperçoit que 95 M€ proviennent directement des amendes radars. Cette nouveauté apparue depuis le budget 2018, est une astuce utilisée par le gouvernement pour compenser la perte de recettes pour l’État à la suite de la dépénalisation du stationnement payant. En effet, depuis l'apparition des forfaits de post-stationnement qui ont remplacés les amendes pénales, les recettes sont encaissées directement par les communes et non plus par l'Etat.

A cette somme, il faut également ajouter le montant qui provient des amendes radars majorées c'est à dire 43% du montant total de 194 M€ soit 84 M€.

Au total, ce sont donc plus de 15% des recettes engrangées par les radars automatiques qui contribuent au désendettement de l'Etat.

Les autres dépenses

Comme on le voit, les recettes radars contribuent au budget de plusieurs programmes ou organismes.

La grande nouveauté de l'année 2019 est l'arrivée d'un nouveau bénéficiaire, le fonds pour la modernisation des établissements de santé publics ou privés (FMESPP). Ce nouveau débouché a été mis en place suite à la promesse du premier ministre d'utiliser l'intégralité du surplus des recettes perçues lié à l'abaissement de la vitesse maximale autorisée.

Malgré un montant de 26 M€, on peut estimer que la promesse n'est pas entièrement tenue puisque cette estimation semble très en dessous de ce que va rapporter réellement le passage au 80 km/h et cela d'autant plus que le surplus encaissé au cours des six derniers mois de l'année 2018 a été totalement oublié...

Pour le reste, ce sont des dépenses classiques avec des montants qui progressent d'années en années.

Avec 500 M€, le plus gros bénéficiaire est l’agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF). A titre de comparaison, ce montant était de seulement 351 M€ en 2016...

Pour la Cour des Comptes, le montant des recettes reversé à l'AFIFT n'est pas directement affecté à la mission de lutte contre l’insécurité routière et de diminution de la mortalité sur les routes. Il faut également savoir qu'en 2019, 10 M€ seront utilisés pour rembourser aux collectivités le coût intégral de changement des panneaux de signalisation suite au passage au 80 km/h.

Les recettes radars sont également utilisées pour renforcer le système de contrôle sanction automatisé puisque la somme record de 340 M€ sera consacré notamment à l’achat, au déploiement et à l'entretien des radars automatiques.