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Mise à jour du 10 octobre 2018: Lors d'une rencontre presse, la préfète de Seine-Maritime a annoncé que les « voitures-radars privées circulent sur l'ensemble de la Normandie depuis début septembre » et qu'elles verbalisent. Sans remettre en doute cette affirmation, nous confirmons de notre côté que, malgré nos recherches, à ce jour, nous n'avons toujours pas obtenu la copie d'un avis de contravention dressée par une voiture privatisée.
L'externalisation de la conduite des voitures radars à un opérateur privé a débuté en Normandie au mois d'avril 2018. Depuis cette date, plusieurs véhicules radars privatisés conduits par des chauffeurs employés par la société Challencin sous la marque Mobiom circulent dans les cinq départements de la région Normandie que sont l'Eure, le Calvados, la Seine-Maritime, la Manche et l'Orne.
26 voitures radars privés ont été commandées par la Sécurité routière mais seulement une douzaine circulent actuellement. Par contre, ils devraient tous être déployés d'ici la fin de l'année.
Si ces véhicules ont déjà parcouru des milliers de kilomètres, ils n'ont pas encore entrainé la moindre verbalisation. Nous avions déjà des doutes car nous n'avons pas observé d'explosion du nombre de verbalisation par ce type de véhicule sur les réseaux sociaux et particulièrement dans les groupes Facebook dédiés aux alertes radars dans les départements concernés.
Le ministère de l'Intérieur a confirmé la semaine dernière dans une réponse écrite publiée suite à une question de Mme Claire O'Petit, député La République en Marche de l'Eure, que ces véhicules n'étaient toujours pas en service.
Le texte précise que, "actuellement sont menées, pendant plusieurs mois, les opérations de préparation à la mise en service opérationnel" de ces voitures radars privatisées, donc tant que ces véhicules ne sont pas en service opérationnel, ils ne peuvent pas verbaliser...
Mais attention, durant cette période de transition, vous pouvez toujours être verbalisés sur les routes de Normandie puisque si les voitures radars conduites par l'opérateur externalisé ne verbalisent pas, elles cohabitent avec celles toujours en fonction dans les unités de police et de gendarmerie.
Alors que le déploiement de ces voitures a été largement médiatisé par la Sécurité routière notamment avec deux conférences de presse à la préfecture d'Evreux lors de la mise en place des tests et lors des débuts de l'externalisation, on peut se poser la question de savoir pourquoi ces voitures radars ne sont toujours pas actives.
La polémique sur la légalité du marché qui s'apparente à du prêt de main d'oeuvre illicite que nous avons soulevé dès novembre 2017 et qui a depuis été reprise dans de nombreux médias à la suite de la publication d'une note de la Direction des Libertés Publiques et des Affaires Juridiques par le Canard enchainé, n'y est peut-être pas étrangère.
D'autant plus que, l'association 40 millions d'automobilistes a déposé un recours auprès du Conseil d’État en mars dernier en demandant la suspension immédiate de la privatisation des radars embarqués.
Mais ce ne sont pas les seuls boulets que trainent cette privatisation. On a également appris hier que, le parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire sur des soupçons de favoritisme dans l'attribution d'un marché de 53,8 millions d'euros à la société FARECO pour développer, faire homologuer et mettre en service ces nouvelles voitures radars privés.