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Nous l'avons tous remarqué, que ce soit dans les discussions au travail ou entre amis, sur les réseaux sociaux, dans le nombre des actes de vandalisme ou lors de la crise des gilets jaunes, les radars automatiques font face à la défiance d'une plus en plus grande part de la population.
Une récente étude menée par deux organismes publics spécialisés dans le domaine des transports, l'IFSTTAR et le CEREMA, vient confirmer que la perception des français vis-à-vis des radars automatiques se dégrade dans toutes les dimensions de l'acceptabilité de ce système.
La très grande majorité des usagers de la route considèrent les radars comme des pompes à fric et demandent une plus grande tolérance pour les petits excès de vitesse.
Cette enquête sur le rapport aux règles de sécurité routière a été effectuée auprès d'un panel représentatif d'automobilistes français dans le but de mieux comprendre les circonstances et les motivations qui les amènent à respecter ou enfreindre les règles du Code de la route.
Les radars automatiques font partie de la vie des usagers de la route depuis de nombreuses années. Globalement, les personnes interrogées sont assez critiques envers les radars puisque seule une petite minorité de 53,8% se dégage en faveur de l’efficacité des radars de vitesse et que 29,2% les jugent inefficaces pour améliorer la sécurité routière.
Les sentiments envers les radars installés aux feux rouges sont meilleurs puisqu'ils sont jugés efficaces à 63,7% et inefficaces à 14,4%.
La perception de l'efficacité du système des radars automatique s'est fortement dégradée depuis la dernière étude publique sur l’acceptabilité sociale des radars publiée par l'ONISR en 2006.
A cette époque, il n'y avait que 560 radars fixes au bord des routes et 77% des français considéraient que la mise en place des radars automatiques permettait une amélioration de la sécurité routière.
Les personnes interrogées sont également très partagées sur la fiabilité du système car 52,9% le considère comme fiable et 23,4% pas fiable. L'évolution depuis 2006 est là encore négative puisqu'à cette date, 65% pensaient que le risque d'erreur de verbalisation était faible.
Et leur représentation de l'équité du système est encore pire puisque 43,7% des personne ne le trouve pas équitable. Seulement un tiers des personnes pensent que les radars automatiques qui contrôlent la vitesse sont équitables alors qu'elles étaient 52% en 2006.
Les radars sont perçus comme des "pompes à fric" par 72,4% des français et il n'y a que 13,4% des personnes qui ne sont pas d'accord avec ce slogan!
La défiance des français envers les contrôles automatisés s'explique par l'intérêt qu'ils trouvent aux radars puisque 49% des personnes interrogés estiment que les radars de vitesse ne sont pas placés à des endroits dangereux. Elles sont également 33% à penser que les radars sanctionnent des comportements peu dangereux.
De plus, la très grande majorité (71,4%) souhaitent que les autorités se comportent de manière plus tolérante pour les petits excès de vitesse inférieurs à 10km/h et 63,2% déclarent que les sanctions pour les excès de vitesse inférieurs à 20km/h sont trop sévères.
A l'inverse, 76,6% des sondés estiment que les sanctions envers les délinquants routiers avec récidives d'infractions punies de 4 points ou plus devraient être plus sévères.
Les résultats de cette enquête mériteraient d'être pris en considération par les responsables de la sécurité routière. En effet, l'évolution défavorable de tous les paramètres de l'acceptabilité sociale du système du contrôle automatisé démontre une usure du dispositif.
Pourtant, la politique du tout radar ne semble pas remise en question puisque les installations de radars tourelles vont se multiplier tous comme les contrôles par voitures radars privatisées.
Renouveler les actions en faveur de la sécurité routière en milieu scolaire, lors de la formation initiale et continue des conducteurs ou pendant les stages de récupération de points ne suffiront pas à une réhabilitation des radars d'autant plus que ceux-ci continueront à sanctionner une majorité de petits excès de vitesse inférieur à 5 km/h.
Les français ne sont pourtant pas contre les contrôles routiers en général puisque 52,5% pensent qu'il en faudrait davantage. Ils sont même 64,3% à demander plus de contrôles spécifiques de l’alcoolémie au volant.