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Comme chaque année, le Projet de Loi de Finances comporte un programme entièrement dédié aux radars automatiques, il s'agit du programme 751 qui s’intitule "Structures et dispositifs de sécurité routière". Ce document présente en détail les dépenses aux titres des radars automatiques pour 2019 mais également le montant estimé des recettes.
L'année prochaine encore, le budget des radars automatiques bat tous les records aussi bien pour les recettes prévisionnelles que pour les dépenses!
Par contre, comme celui de l'année dernière, le budget 2019 détaille beaucoup moins les dépenses puisqu'il est désormais impossible de savoir, par exemple, quel est le coût moyen d'un radar en fonction de son type, une information qui était encore présente dans le budget 2017!
Les recettes engrangées par les radars automatiques n'en finissent plus de grimper! Selon les prévisions du gouvernement publiées dans le Projet de loi de Finances, les radars automatiques vont rapporter 1,230 milliard d'euros au cours de l'année 2019.
Dans le détail, ce montant comprend 1 036 millions d'euros encaissés via les amendes forfaitaires issues du contrôle automatisé auxquels il faut également ajouter 194 millions d'euros pour les amendes majorées.
Cette nouvelle hausse semble même sous estimée quand on fait le détail des nouveautés qui vont entraîner une augmentation du nombre de flashs!
Les dépenses du budget des radars automatiques sont en hausse de + 10 % pour atteindre la somme record de 340 millions en 2019!
Cette nouvelle hausse s'explique par l'explosion des dépenses liées à l'installation des nouveaux radars tourelles mais aussi les frais de rémunération des sociétés privées dans le cadre de l'externalisation de la conduite des voitures radars.
Les dépenses de l'Etat pour les radars automatiques au cours de l'année 2019 sont réparties en quatre actions distinctes: les dispositifs de contrôle, le centre national de traitement, le soutien au programme et le fichier national du permis de conduire. Voici en détail les dépenses annoncées pour ces quatre actions.
Cette action porte les crédits demandés en vue de maintenir et de moderniser le parc d’équipements de contrôle automatisé.
Conformément aux orientations fixées par le comité interministériel de la sécurité routière du 2 octobre 2015, ce parc devrait compter au 31 décembre 2019, 4 700 appareils :Par ailleurs, 882 radars pédagogiques, dont les collectivités sont responsables, signalent aux automobilistes leur vitesse, sans sanctionner les infractions. La dotation demandée pour 2019 doit permettre de financer les dépenses liées :
Ce poste permet d’assurer :
Ces dépenses de fonctionnement se répartissent comme suit :
Type de dispositif | Dépenses 2019 |
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Maintien en condition opérationnelle et vie du parc des radars fixes | 30 000 000 € |
Maintien en condition opérationnelle des radars mobiles | 9 230 000 € |
Maintien en condition opérationnelle des radars déplaçables | 10 400 000 € |
Déplacement des radars déplaçables | 2 000 000 € |
Prestations de conduite des équipements mobiles | 10 000 000 € |
Coûts récurrents du SI et des télécoms | 5 200 000 € |
Le budget demandé pour procéder au remplacement de certains dispositifs de contrôle existants, ainsi qu’à la mise en place de nouveaux types de radars, est estimé à 78,29 M€.
La modernisation fonctionnelle du parc, avec notamment la mise en double-face de radars discriminants (équipements fixes permettant de distinguer automatiquement les catégories de véhicules), lancée en 2017, se poursuivra en parallèle de l’augmentation de la taille du parc pour atteindre 600 équipements modernisés fin 2019.
200 cabines leurres multifonctions seront déployées en 2019 en remplacement des radars feux rouges, pour couvrir de nouveaux emplacements. Un parc de 6 000 cabines leurres est prévu à l’horizon 2020, dans lesquelles 1 200 radars seront régulièrement déplacés.
100 itinéraires de contrôles par panneaux leurres seront déployés en 2019, après les 100 déployés en 2018, soit un total de 200 fin 2019.
Le parc de radars autonomes sera porté à 500 équipements fin 2019.
Le déploiement de l’externalisation de la conduite des voitures radars, lancée en Normandie au printemps 2018, se poursuivra dans 3 autres régions fin 2018 (Bretagne, Pays de Loire, Centre Loire). Il sera alors possible de multiplier le temps de contrôle réalisé avec cet équipement, en particulier sur les itinéraires de contrôle par panneau leurre. Le déploiement se poursuivra dans 3 autres régions en 2019.
Un système d’information est développé afin de permettre l’optimisation des multiples déplacements des radars déplaçables et la définition des missions des voitures radars à conduite externalisée.
Ces dépenses d’investissement se répartissent comme suit :
Type de dispositif | Dépenses 2019 |
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Acquisition et déploiement d'équipements fixes (dont dév.) | 21 310 000 € |
Acquisition et déploiement d'équipements mobiles | 15 030 000 € |
Acquisition et déploiement d'équipements déplaçables | 31 870 000 € |
Construction du SI du DCA et déploiements télécom | 3 500 000 € |
Prestations et moyens d'essai pour l'homologation | 1 000 000 € |
Déploiement de dispositifs de signalisation | 5 580 000 € |
Le pilotage du déploiement et du maintien en condition opérationnelle se décline en trois grandes actions :
Ces dépenses de fonctionnement se répartissent comme suit :
Type de dispositif | Dépenses 2019 |
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Pilotage des marchés des équipements fixes | 17 300 000 € |
Pilotage des marchés des équipements mobiles | 11 600 000 € |
Pilotage des marchés des équipements déplaçables | 10 800 000 € |
Pilotage du marché télécom | 2 300 000 € |
AMOA métier | 7 000 000 € |
Pilotage de dispositifs de signalisation | 200 000 € |
Cette action porte l’ensemble des crédits consacrés au traitement des messages d’infractions constatées par un dispositif de contrôle automatisé et à leur transformation en avis de contravention. Ces crédits sont versés à l’Agence nationale de traitement automatisé des infractions (ANTAI) au travers d’une subvention pour charges de service public (au titre de ses dépenses de fonctionnement et de titre 2) et d’une dotation en fonds propres (pour financer ses dépenses d’investissement).
L’ANTAI, établissement public administratif de l’État placé sous la tutelle du ministère de l’intérieur, a été créée par le décret n° 2011-348 du 29 mars 2011. La présentation détaillée de cet opérateur figure dans le projet annuel de performances du programme 753 « Contrôle et modernisation de la politique de la circulation et du stationnement routiers ».
En 2019, le programme 751 prévoit d’allouer à l’ANTAI une dotation globale de 92 M€, en progression de 10 M€ par rapport à 2018 afin de faire face à sa prévision d’activité. Cette dotation est versée pour partie sous la forme d’une subvention pour charges de service public et pour partie sous la forme d’une dotation en fonds propres.
La subvention pour charges de service public de 77 M€ permettra à l’ANTAI de couvrir les charges liées :
La dotation en fonds propres de 15 M€ permettra à l’ANTAI d’assurer la maintenance évolutive de ses applications informatiques (coeur CNT, Minos, WinOMP, Télépaiement) afin d’y intégrer de nouvelles fonctions ou d’en améliorer le fonctionnement.
Afin d’apporter la connaissance scientifique indispensable à la prise de décision publique, compte tenu des enjeux forts affichés par le dernier comité interministériel de la sécurité routière (CISR) du 9 janvier 2018 pour réduire la mortalité routière et le nombre de blessés graves à l’horizon 2030, il convient d’intensifier les études, les recherches, les expérimentations et les évaluations des dispositifs de sécurité routière. L’accent sera mis sur la visée opérationnelle des résultats des études et leur valorisation auprès du décideur public, et sur l’évaluation de l’efficacité et de l’impact sur l’accidentalité, sur le comportement et les pratiques des dispositifs de sécurité routière.
Un budget de 4 M€ est demandé en vue de financer un programme d’études principalement liées à la vitesse, aux infrastructures, aux deux-roues motorisés (2RM) pour le compte de l’Observatoire national interministériel de sécurité routière (ONISR). Il soutient financièrement la démarche d’appel à projets d’études et recherches de la DSR, lancée en 2018 et étendue en 2019, permettant de lancer une vingtaine de nouveaux projets d’études par an, tournés vers l’innovation, l’analyse du comportement des usagers (analyse de procès-verbaux, simulations de conduite), sur le véhicule autonome et les dispositifs de protection.
Ce budget permet l’acquisition de données grâce à l’observation par sondage des paramètres de la circulation routière et du comportement des conducteurs en France (vitesses moyennes pratiquées, port de la ceinture de sécurité, port du casque par les usagers de 2RM, utilisation du téléphone au volant, taux d’occupation des véhicules). L’accès aux données de déplacements (vitesses limites autorisées (VLA)), kilomètres parcourus, vitesses a été renforcé par un marché d’acquisition de données auprès de fournisseurs tiers. Leur exploitation contribue à une meilleure mesure de l’exposition aux risques et alimentent des études statistiques et des analyses au regard des caractéristiques des déplacements, afin d’expertiser l’adéquation des VLA aux contraintes du réseau routier et aux comportements des usagers de la route. Les informations collectées permettent de mesurer une partie des indicateurs du programme et d’alimenter le nouveau système d’information de l’ONISR ainsi que les analyses de l’observatoire des vitesses et des comportements des usagers.
Ce budget permet également l’amélioration des connaissances scientifiques sur les traumatismes routiers (exploitation du Registre du Rhône des victimes des accidents de la route et de la TraumaBase). La pérennisation et l’extension du Registre du Rhône seront ainsi soutenues pour renforcer le recueil de données complémentaires en santé publique, nécessaires au croisement avec d’autres bases en épidémiologie. Le recueil et le suivi des blessés graves est une étape essentielle à l’amélioration de l’offre et du parcours de soins après l’accident.
La refonte du système d’information, opérationnel en 2019, tout en améliorant la qualité des données sur les accidents, intégrera les procès-verbaux des accidents ainsi que les données disponibles sur les routes (caractéristiques, kilomètres parcourus, vitesses). Des rapports et des cartographies de l’accidentalité couvrant l’ensemble des territoires seront également disponibles et exploitables dans le cadre de nouvelles études. L’analyse des données doit encore être approfondie, notamment sur la base des données de trafic et de comportements progressivement disponibles ou avec l’extension du Registre du Rhône.
La DSR souhaite également renforcer son programme d’évaluation des politiques et des dispositifs de sécurité routière. Sa programmation est ainsi ouverte à une expertise extérieure, spécialisée en évaluation et conseil auprès du décideur public, par le biais d’appels d’offres de marchés publics, grâce à une enveloppe réservée au sein du budget des études. La mise en coeur des mesures du CISR, accompagnée par la mise en place d’évaluations, se traduit par une structuration et une montée en puissance du programme d’évaluation de la DSR.
Ces dépenses concernent le fonctionnement courant des services du département du contrôle automatisé (DCA) de la DSR.
Conformément aux décisions prises par le CISR du 9 janvier 2018, un fonds spécial « innovation » est créé afin de promouvoir les nouvelles technologies au service de la sécurité routière. Ce fonds est doté de 0,25 M€ sur le programme 751 en 2019. Une dotation d’un montant identique est également prévue sur le programme 207 « Sécurité et éducation routières ».
La DSR mobilisera en 2019 une enveloppe de 8 M€ pour financer des campagnes de communication nationales sur les dangers de la vitesse au volant, notamment en direction des motocyclistes et des automobilistes, et les vecteurs aggravants d’insécurité routière, notamment les conduites addictives.
Depuis la LFI 2013, le programme 751 participe aux frais de fonctionnement que supporte la Trésorerie du contrôle automatisé au titre de sa mission de recouvrement des amendes des radars.
Ces dépenses concernent :
Le dispositif du permis de conduire à points, instauré en 1992, constitue un instrument privilégié de la politique de prévention et de lutte contre l’insécurité routière et fait partie intégrante du système de formation et de suivi de l’évolution des comportements des conducteurs.
L’intérêt pédagogique du permis à points reste conditionné par la qualité des informations effectivement délivrées aux conducteurs responsables d’infractions donnant lieu à un retrait de points. À ce titre, le code de la route prévoit l’envoi de différents types de courriers destinés à assurer la meilleure information possible de chaque titulaire du permis de conduire quant au nombre de points affectés à son dossier et à la validité de ses droits à conduire.
Ces courriers sont édités à partir des données traitées par l’application réglementaire « système national des permis de conduire (SNPC) », qui regroupe toutes les informations nécessaires à la gestion des droits à conduire (examens du permis de conduire, commissions médicales, mesures administratives et judiciaires, retraits et restitutions de points…).
En 2019, les crédits de cette action ont pour objet de financer :
Envoi de lettres de notification de points
Le montant des dépenses destinées à l’éditique (matérielle ou numérique) et l’affranchissement des lettres de retrait et de restitution de points, est évalué à 21,17 M€ pour 2019.
Les besoins pour 2019 se fondent sur la nécessité d’éditer et d’expédier par voie postale ou par voie dématérialisée, dans le cadre d’une convention pluriannuelle avec l’Imprimerie nationale, 24,14 millions de lettres, compte tenu des conséquences que devrait avoir l’augmentation du parc de radars sur le nombre d’infractions constatées (soit 12,40 millions de lettres de retrait de points et 11,74 millions de lettres de restitution de points). Ces prévisions intègrent la communication par voie dématérialisée des lettres à hauteur de 10 %.
Fonctionnement du bureau national des droits à conduire (ex service du Fichier national des permis de conduire)
Au titre de 2019, il est prévu de consacrer 0,1 M€ aux dépenses de fonctionnement du bureau national des droits à conduire.
Le fonctionnement et la modernisation du SNPC nécessitent en 2019 les dépenses suivantes :