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Le projet de loi de finances pour 2020 dont les détails viennent d'être rendus publics contient une partie dédiée aux radars automatiques en précisant les recettes et les dépenses prévues au cours de l'année.
Les dépenses consacrées aux radars automatiques sont en très légère hausse par rapport à l'année dernière et atteignent la somme record de 340 M€.
Dans le même temps, le montant des recettes générées par les amendes radars, qui n'est plus indiqué clairement dans les documents, est également annoncé à la hausse. Selon nos estimations, elles devraient atteindre les 900 millions d'euros. Une somme qui reste encore loin du milliard récolté au cours de l'année 2017 mais qui représente une hausse de +4% par rapport aux recettes 2018 et +17% par rapport aux estimations de recettes pour l'année 2019.
Si nos estimations sont bien supérieures à celles annoncées par Les Echos, c'est tout simplement car ces dernières ne prennent pas en compte les recettes générées par les amendes majorées qui pourtant représentent chaque année plus de 170 M€...
Si l'Etat dépense toujours plus d'argent pour les radars automatiques, c'est à cause de la modernisation continue du parc de radars qui induit des dépenses d'investissements, par exemple pour la pose de nouvelles cabines mais aussi des dépenses de fonctionnement.
Le plus grosse part des dépenses concerne directement les radars automatiques puisque 194 M€ seront ainsi consacré l'an prochain au déploiement de nouvelles cabines et au maintien en état de fonctionnement des radars en service.
A la fin de l'année 2020, il est prévu que 2 000 radars fixes (radars classiques, radars discriminants, radars feu rouge, radars tronçons et radars passage à niveau) soient installés sur nos routes et un total de 40 M€ de dépenses leur est consacré.
Ce type de radar n'est plus la priorité de la sécurité routière et seulement 2 M€ seront employés au remplacement d'environ 350 radars discriminants par des radars double face. Le coût du maintien en condition opérationnelle, c'est à dire les frais liés aux réparations en cas de dégradations ou encore au remplacement de pièces d'usures s'établit à 20 M€. Les 18 M€ restants concerne le pilotage des marchés publics correspondants.
Les dépenses les plus importantes sont générées par les radars déplaçables, un terme derrière lequel se cachent les radars autonomes et les radars tourelles. Ces deux modèles de radars vont engendrer des dépenses de l'ordre de 67 M€ en 2020. Il est prévu le déploiement de 1 200 radars tourelles et 250 radars autonomes fin 2020.
Contrairement aux radars fixes, la plus grosse part des dépenses concerne l'acquisition et le déploiement des nouvelles cabines, soit un total de 32 M€. Il faut dire qu'il est prévu d'installer 800 nouveaux radars tourelles au cours de l'année prochaine.
Les dépenses pour le maintien en condition opérationnelle est de 20 M€ et le montant consacré au pilotage des marchés est de 12 M€.
A ces montants, il convient d'ajouter la somme de 3 M€ qui sont utilisés pour payer les entreprises chargées de changer de position les radars autonomes et les radars tourelles.
Enfin, la dernière grosse partie des dépenses concernent les radars mobiles que ce soient les radars embarqués qui peuvent également être installé sur un trépied ou les voitures radars qui peuvent flasher en roulant.
Ce type de radar étant moins sujet aux dégradations, leur maintien en état de fonctionnement ne coûte que 12 M€. Par contre, comme les voitures radars sont désormais confiées à des conducteurs employés par une société privée, de nouveaux véhicules doivent être achetés et le montant des dépenses atteint 18 M€.
Et ce n'est pas tout, les prestations de conduite de ces voitures radars dans les régions concernées sont également rémunérées 9 M€ aux diverses entreprises qui ont remporté les marchés publics correspondants.
Les dépenses du budget radars sont également utilisées pour le fonctionnement du Centre National de Traitement de Rennes en vue notamment du traitement des messages d’infractions constatées par un dispositif de contrôle automatisé et de leur transformation en avis de contravention.
Pour cela, 92 M€ seront consacrés à l’exploitation des systèmes informatiques ou encore aux frais d’éditique et d’affranchissement des avis de contravention.
Alors que l'année 2018 devait être celle de tous les records en matière de recettes générées par les amendes radars (1,2 milliard € prévu), c'est finalement un forte baisse qui a été enregistrée (864 M€ réalisé). Et l'année 2019 promet d'être encore pire avec des recettes qui devraient encore reculer au mieux à 770 M€.
Le passage au 80 km/h qui a multiplié le nombre de flashs des radars fixes concernés par 3 n'a pas suffit pour enrayer une baisse qui s'explique par de multiples facteurs, par exemple, la diminution du nombre de kilomètres parcourus, la dégradation de nombreux radars fixes, la sous-utilisation des voitures radars ou encore la diminution de la vitesse moyenne de circulation.
Mais, en 2020, le montant des recettes va repartir à la hausse, là encore pour de multiples raisons.
Tout d'abord, le nombre de radars fixes en fonctionnement va retrouver son niveau habituel avec la remise en service des radars dégradés depuis la fin de l'année 2018.
Ensuite parce que ces radars sont remplacés par des radars tourelles qui avec leurs capacités techniques permettent de verbaliser plus que le radar d'ancienne génération qu'ils remplacent. En effet, ces cabines contrôlent les deux sens de circulation, peuvent flasher à des vitesses différentes les poids-lourds et identifient le véhicule en infraction sur le cliché de l'infraction même quand il montre plusieurs véhicules.
Enfin, le nombre d'infractions enregistrées par les voitures radars qui a connu une baisse de près de 50% en 2018 va repartir à la hausse, notamment avec l'externalisation de la conduite de ces voitures à des entreprises privées dans trois nouvelles régions que sont la Bretagne, les Pays-de-la-Loire et le Centre-Val-de-Loire.
On note également que le surplus de recettes des radars automatiques dégagé par le passage au 80 km/h reste estimé à 26 M€ pour 2020, une somme reversée à un Fonds pour la modernisation des établissements de santé.