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Il y a quelques jours, le ministre de l'Intérieur a déclaré dans un discours prononcé devant le Conseil national de sécurité routière (CNSR) que beaucoup des radars dégradés durant la crise des gilets jaunes ont été « remis en état de fonctionnement » et que désormais « l'essentiel des radars sont opérationnels ».
Ces phrases reprisent dans toute la presse ont étonné les usagers de la route qui croisent toujours de nombreux radars toujours hors service ou même carrément démontés.
Si le remplacement des radars détruits a bien commencé depuis un mois, à ce jour, seules une cinquantaine de cabines ont été remplacées mais dans le même temps, les dégradations se poursuivent.
Dans certains départements, la majorité des radars fixes restent hors service. Dans une enquête publiée par le journal Le Progrès, on apprend par exemple que seuls 3 des 27 radars du département de l'Ain sont encore en état de fonctionnement à ce jour. Dans les Landes, France Bleu Gascogne dénombre qu'au moins 12 radars fixes sur 27 sont là aussi toujours inopérants.
Et c'est le cas dans de nombreux autres départements, TF1 qui a mené l'enquête a fait la même bilan sur les routes du Nord et du Pas-de-Calais en estimant qu'au moins la moitié des radars étaient toujours hors-service.
D'après nos constatations, d'autres départements sont dans le même cas, notamment la Charente-Maritime avec seulement deux ou trois radars toujours en état de fonctionnement. Parmi les départements les plus touchés où l'on estime que près de la moitié des radars fixes sont hors service, on peut encore citer le Vaucluse, le Finistère, la Haute-Garonne, la Vienne, le Lot-et-Garonne, le Tarn, l'Ille-et-Vilaine, etc.
Si avec le mot "essentiel", le ministre a voulu dire que plus de la moitié des 2 500 radars fixes sont en service, on ne peut pas lui donner tort même si comme on l'a vu, la situation est très différente d'un département à l'autre.
Par contre, il ne faut pas comprendre le mot "essentiel" comme voulant dire que presque tous les radars fixes refonctionnent à ce jour puisque d'après nos estimations, il y en a toujours au moins 1 sur 3 qui n'est toujours pas en état de marche. Parmi ceux-là, plus de 350 cabines détruites sont actuellement démontées et seuls les panneaux signalant leur présence sont encore visibles au bord de la route.
La vague de dégradations enregistrée sur les radars fixes pendant la crise des gilets jaunes a obligé la Sécurité routière à revoir entièrement son plan de déploiement des nouveaux radars annoncés depuis plusieurs années.
Alors qu'il était prévu de remplacer certaines cabines en priorité, notamment les radars feux rouges, ce sont finalement les radars détruits ces derniers mois qui sont en cours de remplacement par des radars tourelles et des radars double face.
Installation d'un radar tourelle
Les premières installations de radars double face qui flashent l'avant et l'arrière des véhicules en excès de vitesse ont débuté dès le mois d'avril. A ce jour, 21 cabines sont installées sur des voies rapides et des autoroutes. Parmi elles, une dizaine sont venues en remplacement de radars détruits comme à Vézénobres sur la N106 entre Alès et Nîmes, alors que d'autres ont simplement remplacé des radars autonomes existants comme à Armissan sur l'A9 dans l'Aude.
Mais la plupart des radars détruits seront remplacés par des radars tourelles. Les premières cabines ont été installées au début du mois dernier dans le Loiret et le programme de remplacement se poursuivra encore pendant de nombreux mois dans tous les départements. Cette semaine, de nouvelles cabines sont apparues dans l'Hérault, la Haute-Loire, l'Eure ou encore le Cher.
A ce jour, 58 radars tourelles sont déployés sur les routes de France. Parmi eux, 45 ont été installés en remplacement de radars détruits ces derniers mois.
Si le rythme des dégradations a bien baissé depuis le début de l'année, les actes de vandalisme sur les radars automatiques se poursuivent et plusieurs radars ont encore été incendié ces dernières semaines notamment à Cessieu (38), Lattes (34), Lesmenils (54) ou encore Echillais (17).
Depuis la pose du premier radar tourelle début juin, on dénombre dans le même temps une dizaine de radars fixes détruits par incendie. Et cela sans compter les radars autonomes incendiés à La Roche des Arnauds (05), Royan (17), Castelnau-de-Médoc (33) ou encore Le Gouray (22).
Même les radars tourelles nouvellement installés subissent déjà des dégradations. Si les coups de peinture restent le type de dégradation le plus fréquent, la cabine installée à Avessac en Loire-Atlantique a tout simplement été abattue puisque le mât sur lequel elle est installée a été découpé...
Le radar tourelle d'Avessac abattu