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Depuis les premières installations en 2003, les radars automatiques sont la cible répétée d'actes de vandalisme. De la légère dégradation lorsque la cabine est recouverte de peinture ou emmitouflée dans un sac poubelle à la plus lourde quand le radar est détruit par incendie ou visé à coups d'arme à feu.
Bien avant la crise des gilets jaunes qui a entrainé la dégradation de 75% du parc de radars fixes, la sécurité routière réfléchissait déjà à des solutions pour protéger les radars de ces actes de malveillance.
Pour les rendre plus difficile d'accès, certaines cabines ont été positionnées sur le terre-plein central des autoroutes ou encore sur des poteaux en hauteur. Dès 2007, des caméras de vidéosurveillance ont été installées pour surveiller quelques radars fixes avant que cette solution ne soit abandonnée. Mais cette idée de surveillance par caméra est revenue en force avec les radars tourelles!
Lorsque l'on regarde en détail les cabines des radars tourelles, on remarque plusieurs découpages dans le film opaque qui les recouvrent. Derrière chacun d'eux se trouvent des systèmes permettant de capturer des images.
Les emplacements des trois systèmes de capture d'image
Pour savoir à quoi ils correspondent, il faut se tourner vers le document d'homologation du MESTA FUSION 2 disponible sur le site du Laboratoire National de Métrologie et d'Essais.
On y apprend ainsi que derrière la fenêtre supérieur de la cabine se trouve le module de mesure qui contient notamment le radar ainsi que les systèmes permettant la prise de vue numérique des clichés d'infraction.
Les modules de prises de vue de l'infraction
Mais c'est l'objectif situé en bas à gauche de la fenêtre inférieure qui a retenu notre attention. En cherchant à quoi il pouvait correspondre, nous avons découvert qu'il s'agit en fait d'une caméra de vidéosurveillance de type CCTV! Chaque radar tourelle est donc ainsi surveillé par une caméra intégrée.
L'installation d'une caméra de vidéosurveillance dans tous les radars tourelles ne semble pas très efficace au vu des dégradations que les quelques cabines installées subissent déjà.
De toute façon, comme pour les premiers systèmes de contrôle de radars fixes par caméras externes, la caméra intégrée du radar tourelle peut tout de même être assez facilement être contournée.
En effet, il suffit de s'attaquer à la cabine par derrière pour ne plus entrer dans le champ de la caméra qui ne filme que l'avant.
Ou encore comme cela a déjà été fait, d'obturer l'objectif avant de s'attaquer à la cabine...
Caméra de vidéo surveillance obturée par de l'adhésif
Malgré tout, nous verrons avec le temps si la présence de cette vidéosurveillance intégrée permet de faire diminuer les actes de vandalisme sur les radars tourelles.
La Sécurité routière n'a pas du tout communiqué sur la présence d'un tel système de surveillance dans ces nouveaux radars. A tel point que l'on se demande si ces caméras sont réellement actives. D'autant plus qu'il faudrait encore que ce système soit légal.
En effet, l'installation de caméras de vidéoprotection sur la voie publique est régie par une réglementation stricte. Tous les systèmes de vidéo-surveillance doivent être autorisés par un arrêté préfectoral qui précise notamment quel est la finalité du système, par exemple la "prévention des atteintes aux biens". L'arrêté précise aussi par exemple, la durée de conservation des enregistrements ou encore les personnes habilitées à visionner les enregistrements.
Mais ce n'est pas tout, la vidéosurveillance est également soumise au droit d'information, c'est à dire que le public doit être informé de l'existence du dispositif de vidéoprotection. L'information doit être faite par affiche ou pancarte présentes en permanence dans les lieux concernés.
Exemple de panneau signalant la vidéoprotection
A ce jour, nous ne savons pas si un arrêté préfectoral autorise l'utilisation des caméras de vidéosurveillance intégrées aux radars tourelles. En tout cas, aucun panneau informant de la présence d'un tel dispositif n'est installé aux abords des cabines.
L'utilisation d'un tel dispositif de surveillance des cabines radars est également un risque pour la sécurité routière puisque la réglementation impose également un droit d'accès aux images. Ce qui veut dire que toute personne peut accéder aux enregistrements la concernant et en vérifier la destruction dans le délai fixé par l'autorisation préfectorale.
En activant un tel dispositif, le responsable du système de vidéoprotection des radars tourelles risque d'être submergé de demandes...