Voici les règles très strictes qui encadrent l'installation des radars autonomes

Les radars autonomes, également dénommés radars chantiers, se multiplient au bord de nos routes. De 400 déployés simultanément à ce jour, ce chiffre va grimper à 600 d'ici la fin de l'année et pourrait encore grossir jusqu'à 800 voir 1000 dans les années à venir! Il faut dire que ces machines sont de très loin les plus rentables du parc des radars automatiques avec un rendement de plus de 19 000 flashs par cabine en 2022.

Les radars autonomes sont des radars déplaçables qui fonctionnent sur batterie. Ils sont positionnés en majorité sur des emplacements situés le long d'itinéraires sécurisés signalés par des panneaux spécifiques. Les radars autonomes peuvent également être installés sur des emplacements isolés afin de sécuriser une zone spécifique mais également sur des chantiers (ce qui était leur vocation initiale...).

Mais tous ces lieux d'implantation doivent respecter un certain nombre de règles très strictes qui permettent soit de garantir la sécurité des usagers de la route soit de garantir la fiabilité des mesures de vitesses effectuées par le cinémomètre.

Les règles de sécurité

Le radar autonome, ou Équipement de Terrain Chantier (ETC) dans le langage administratif, est une énorme cabine blindée de 2,8 mètre de long et de 1300 kilos fixée sur une remorque à roues escamotables.

Cette cabine peut être positionné en bord de route ou en terre-plein central mais dans les deux cas, elle représente un obstacle latéral ponctuel qui est considéré comme un obstacle dangereux. À ce titre, l’emplacement doit faire en sorte que l’implantation du radar chantier soit conforme au traitement des obstacle latéraux.

Lorsque l'emplacement ne se situe par derrière un dispositif de retenu comme une barrière de sécurité, le radar doit être positionné à une certaine distance de la route. Distance qui varie en fonction de la limitation de vitesse.

Par exemple, avec une limitation à 50 km/h (ou 70 km/h en zone urbaine), le radar doit se trouver à plus de 70 centimètres de la bande de rive de la chaussée. Mais cette distance augmente pour les limitations de vitesse plus élevées. Sur les routes à double-sens limitées à 80 km/h ou 90 km/h, le radar doit se trouver à au moins 4 mètres de la chaussée. Cette distance monte à 10 mètres sur un axe limité à 130 km/h.

Lors de la pose d'un radar autonome en dehors d'un emplacement matérialisé, le technicien vérifie la distance par rapport à la chaussée avec un étalon de mesure.

De plus, le fourgon chargé de déplacé le radar ou qui intervient lors d'opérations de maintenance, ne doit pas représenter d’obstacle ou de danger pour les automobilistes. Il ne doit, par exemple, pas être stationné à cheval sur la chaussée.

Pour respecter toutes ces règles de sécurité, des emplacements spéciaux sont créés pour accueillir des radars autonomes.

Schéma d'un emplacement aménagé pour radar autonome

Ils sont composés de trois parties. Une zone d’arrêt sur laquelle le fourgon du technicien peut se stationner lors des interventions sur le radar (pose, dépose, changement de batterie, maintenance, etc). Un emplacement destiné à accueillir le radar autonome qui est généralement une dalle en béton. Et enfin une zone de raccord qui permet au technicien de déplacer facilement le radar autonome entre son l’emplacement et le fourgon lors des poses et déposes.

De plus, des règles de positionnement doivent être respectées afin de permettre les opérations de mise en service et de maintenance du radar. Il faut notamment respecter une zone libre de 1 mètre sur au moins 3 côtés du radar. Mais le radar peut être posé contre un mur ou un dispositif de retenu.

Schéma d'implantation d'un radar autonome

Les règles d'installation

Pour réaliser les mesures de vitesse, le radar autonome doit disposer d'une portion de route rectiligne d'au moins 50 mètres devant l'appareil de mesure (75 mètres sont toutefois recommandés) et la voie contrôlée la plus éloignée ne doit pas être située à plus de 20 mètres. De plus, aucun obstacle ne doit être positionné devant le cône de visibilité du radar chantier pour assurer une bonne lecture des plaques d’immatriculations sur les clichés d'infraction.

Le radar autonome est également homologué pour mesurer des vitesses dans les virages. Toutefois, cette disposition doit être évitée au maximum afin de ne pas créer de situation de danger causée par une surprise de l’usager de la route.

D'autres règles strictes régissent son positionnement par rapport à la chaussée.

Différence de hauteur par rapport à la route

Le radar autonome doit être installé à la hauteur de la voie contrôlée puisque son positionnement ne doit pas être situé à plus de 35 centimètres au-dessus de la chaussée ou à plus de 30 centimètres en dessous.

Différence de dévers par rapport à la route

L'axe du radar ne doit pas être installé avec un dévers de plus de 8% par rapport à la route (positif ou négatif).

Différence de pente par rapport à la route

Le radar autonome doit être installé dans une position qui garantie une différence de pente par rapport à la route de 5% au maximum. Que ce soit en positif ou en négatif.

On ne sait toutefois pas si ces règles publiées dans les documents techniques d'un marché public proviennent du manuel d'utilisation du radar autonome et doivent absolument être respectées ou si ce sont simplement des préconisations édictées pas les services de la sécurité routière. La grande différence c'est que dans le premier cas, avec un radar qui ne respecterais pas une de ces règles, il serait possible de contester les infractions alors que dans le second, cela ne serait pas possible...

Des cas de mauvais positionnement

Avec la multiplication des emplacements de radars autonomes, nous avons déjà repéré plusieurs installations ne respectant pas les règles d'installation notamment avec la hauteur de la cabine par rapport à la route.

Comme ici à Ablancourt (51) où le radar semble bien situé à plus de 30 cm en-dessous de la chaussée.

Ou encore ici à La Veuve (51) où le radar semble cette fois situé à bien plus de 35 cm au-dessus de la chaussée.

A Normée (51), le radar installé sur un talus semble être non seulement trop au-dessus de la chaussée mais en plus avec dévers de plus de 8%...