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Avec l'arrivée des voitures radars privatisées, on nous a annoncé un système de verbalisation entièrement automatique et 100% fiable. Malheureusement, tous bardés de matériels électroniques qu'ils soient, ces radars ne sont pas exempt d'erreur de verbalisation!
Voici l'histoire d'un automobiliste verbalisé par erreur alors qu'il circulait à la bonne vitesse. Un bel exemple qui doit inciter ceux qui reçoivent des amendes infligées par ces véhicules à bien vérifier les informations indiquées sur leur avis de contravention.
Le 20 avril dernier, Tangi circule tranquillement sur la route départementale D178 au niveau d'Etrelles en Ille-et-Vilaine. Un route qu'il connaît bien puisqu'il la parcourt tous les jours pour se rendre au travail.
Sans rien remarquer, il vient de croiser une voiture radar qui l'a enregistré en excès de vitesse. Ce n'est que beaucoup plus tard qu'il l'apprend en recevant dans sa boîte aux lettres un avis de contravention.
Avis de contravention distribué par une voiture radar privatisée
Très surpris, puisqu'il a l'habitude de respecter scrupuleusement les limitations de vitesse, il pense tout d'abord que son immatriculation a été usurpée. Mais il se rend bien vite compte que le lieu et l'heure indiqués correspondent parfaitement à son trajet domicile-travail.
Encore plus intrigué, il décide de vérifier le lieu de l'infraction grâce aux coordonnées GPS indiquées sur l'avis de contravention. C'est ainsi qu'il comprend comment il a pu être verbalisé en excès de vitesse. En effet, le radar embarqué n'était pas configuré à la bonne limitation de vitesse!
Comme il le sait très bien puisqu'il emprunte cette route tous les jours, à l'endroit indiqué par les coordonnées GPS, la limitation de vitesse est de 80 km/h. Or, c'est bien une limitation à 70 km/h qui était paramétrée sur le radar comme on peut le lire sur l'avis de contravention.
Il décide évidemment de déposer immédiatement une contestation, non sans trouver très énervant de devoir consacrer du temps et de l'argent pour une grossière erreur dont il est victime.
Heureusement, la décision du tribunal de police a été rapide puisqu'à peine un mois plus tard, il a reçu un courrier lui annonçant que son excès de vitesse faisait l'objet d'un classement sans suite. Il lui reste encore à renvoyer un nouveau courrier accompagné de divers justificatifs pour obtenir le remboursement du montant de la consignation déposée. Un remboursement qu'il devra attendre au moins 3 mois...
Courrier de classement sans suite
Avec le cas présenté, on ne peut que se poser une question, comment une telle erreur a-t-elle pu se produire?
Les erreurs de verbalisations avec les voitures radars qui flashent en roulant étaient très fréquentes lorsque celles-ci étaient aux mains des forces de l'ordre. Il faut dire qu'ils devaient configurer manuellement chaque changement de limitation de vitesse de la tablette de configuration du radar.
Avec l'externalisation de la conduite des voitures radars, les chauffeurs employés par des sociétés privées ne sont plus assermentés pour indiquer les limitations de vitesses. Le système a donc été entièrement automatisé afin que le radar soit paramétré à la bonne limitation de vitesse en fonction de sa position GPS. Pour cela, il dispose d'une cartographie embarquée très précise créée spécialement par l'IGN.
Fonctionnement d'une voiture radar privatisée
Pour éviter les erreurs, le véhicule est en plus équipé de quatre caméras chargées de lire tous les panneaux de signalisation. En cas de non correspondance entre la limitation de vitesse déterminée par le système de lecture automatique des panneaux et celle indiquée par la position GPS, le radar est désactivé. C'est en tout cas ce qui avait été indiqué lors de la conférence de presse de présentation de ces nouveaux véhicules et sur les infographies diffusées par le ministère de l'Intérieur.
Depuis, on a pu se rendre compte que le système n'était pas toujours au point. En effet, en octobre 2021, les voitures radars privatisées ont verbalisé par erreur avec une limitation à 80 km/h sur des routes départementales de la Marne dont la limitation venaient d'être relevées à 90 km/h. « Une erreur de procédure dans les opérations techniques préalables de calcul de la base des vitesses limite autorisées » qui selon la préfecture concernée est désormais corrigée.
Pourtant, l'erreur de verbalisation dont notre automobiliste a été victime semble démontrer le contraire... En effet, puisque la limitation de vitesse retenue par le radar ne correspond pas à celle indiquée sur le terrain, les informations récupérées par les caméras à la lecture des panneaux auraient dû suspendre le processus de contrôle des vitesses.
On se demande bien également comment la base de données des limitations de vitesse du radar pouvait contenir une limitation à 70 km/h à cet endroit puisqu'il n'y a aucune zone 70 à proximité et que cette route a toujours été limitée à 80 km/h depuis le 1er juillet 2018...
Une telle erreur remet en cause la fiabilité du système des voitures radars privatisées et on peut se poser la question du nombre de personnes verbalisées à tort depuis leur mise en service.
L'intérieur d'une voiture radar privatisée
Chaque année, l'ensemble des radars automatiques distribuent plus de 12 millions d'avis de contravention dont 1 million pour les seules voitures radars privatisées.
Il est donc conseillé de vérifier à chaque fois les informations contenues sur cet avis, notamment lorsque l'infraction a été relevée via un radar mobile puisque les erreurs ne sont pas rares... Si les erreurs de point kilométrique, de nom de rue ou de commune ne sont plus des motifs retenus pour faire annuler une amende, il n'en va pas de même pour les erreurs de limitations de vitesse.
Malheureusement, leur contrôle est souvent bien compliqué puisque pour cela il faut déjà pouvoir repérer précisément le lieu de l'infraction.
Lorsque l'on dispose uniquement d'un PK/PR, nous vous conseillons d'utiliser notre service permettant de retrouver la localisation d'un PK/PR sur tout le réseau routier de France que ce soit les autoroutes, les nationales ou les départementales.
Quand l'excès de vitesse a été enregistré par une voiture radar, la position exacte du contrôle figure sous la forme de coordonnées GPS. Retrouver le lieu de l'infraction est alors plus simple mais attention tout de même. Comme le point GPS est présenté au format Degrés et minutes décimales (DMM), il faut prendre bien soin de saisir correctement tous les caractères. Vous pouvez le faire sur notre page dédiée ou directement sur Google Maps par exemple.
Une fois la position du contrôle définie, il faut encore déterminer la limitation de vitesse à cet endroit. Et là encore ce n'est pas simple puisqu'il n'existe pas de site internet permettant de connaître la limitation de vitesse à un endroit précis du réseau routier. La base de données nationale des vitesses maximales autorisées promise par le gouvernement en 2015 n'ayant jamais vu le jour, il faut donc passer par un outil comme Google Streetview pour déterminer soi-même la limitation de vitesse en vigueur.
Lorsqu'il semble y avoir une erreur, il est conseillé de demander la confirmation de la limitation de vitesse au gestionnaire de la voirie concernée (sociétés d'autoroute pour le réseau autoroutier, DIR pour le réseau routier national et départements pour les routes départementales). Leur courrier de confirmation sera à joindre au dossier de contestation. Une démarche qui devrait faciliter le classement sans suite en cas d'erreur manifeste et éviter d'avoir à se présenter devant le juge pour obtenir gain de cause.