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Ne vous étonnez pas si vous rencontrez sur la route un marquage lumineux! Après des années de tests dans plusieurs communes (Paris, Nantes, Mandelieu-la-Napoule...), la signalisation lumineuse dynamique au sol vient d'être intégrée au code de la route. Son utilisation va donc se démocratiser au cours des prochains mois et pourrait devenir la norme pour renforcer la perception de la signalisation routière dans les années à venir.
Seules trois utilisations sont actuellement autorisées mais les expérimentations portant sur de nombreuses autres configurations vont se poursuivre et pourront donc être homologuées par la suite.
L'utilisation de la signalisation lumineuse dynamique au sol a pour objectif d’améliorer la sécurité des usagers de la route, notamment des usagers vulnérables, en augmentant la perception de la signalisation routière. Il vise aussi à permettre une gestion dynamique et plus efficiente de l’espace de la voirie publique.
Son but, structurer visuellement les rues et les routes urbaines, périurbaines et rurales pour répondre à leurs nouveaux usages en accueillant chaque type de mobilité.
Le concept de la signalisation lumineuse dynamique au sol a été initié aux Pays-Bas par Philips au début des années 2000 mais le projet n'avait pas connu le succès. Depuis 2017, c'est la société française Colas qui a repris cette idée pour créer la gamme de produits Flowell.
Cette solution intègre des dalles, composées de LEDs encapsulées dans un substrat multicouche et raccordées à un réseau électrique. Collé ou intégré dans la chaussée, ce revêtement est positionné en lieu et place d’un marquage au sol existant en conservant les qualités de rugosité de la couche de roulement.
Le schéma du système Flowell
Quand le dispositif est allumé, le signal lumineux est fixe, blanc et non éblouissant. Il fonctionne de jour comme de nuit. Quand le dispositif est éteint, soit il est blanc, soit il est non visible et ne présente aucune gêne pour l'usager.
Les dalles lumineuses sont connectées à des bornes de pilotage pour permettre une signalisation dynamique. Elles-mêmes sont reliées soit directement au système de gestion des feux tricolores, soit à des capteurs (caméra thermique, capteur podotactile) qui vont détecter la présence de piéton.
La signalisation lumineuse au sol peut être utilisée pour marquer les lignes d'effet des feux de circulation. Dans ce cas, les traits constituant la ligne d'effet sont remplacés par une signalisation lumineuse fixe de couleur blanche de même dimension.
Le fonctionnement est simple puisque la ligne d'effet s'allume lorsque le feu passe à l'orange et au rouge et s'éteint lorsque le feu passe au vert.
La signalisation dynamique au sol peut également être utilisée au passage piéton et cela de deux façons.
La première pour matérialiser la ligne d'effet du passage piéton. Les bandes sont alors remplacées par des dispositifs de signalisation lumineuse fixe de couleur blanche d'une largeur de 15 cm. La ligne d'effet s'allume lorsque le passage d'un piéton est détecté et puis s'éteint lorsqu'il a traversé.
La seconde pour augmenter la perception d'un passage piéton. Pour cela, des dispositifs lumineux d'une taille maximale de 50 centimètres sont placés aux deux extrémités de chaque bande matérialisant le passage piéton.
Signalisation lumineuse dynamique d'un passage piéton
Lorsque le passage piéton est équipé d'un feu de signalisation, les bandes lumineuses vont s'allumer automatiquement dès que le feu piéton passe au vert. En l'absence de feu, leur allumage sera commandé par la détection d'un piéton. La signalisation lumineuse reste éteinte et non visible dans tous les autres cas.
Toutes ces utilisations peuvent être combinées. Par exemple, à un feu tricolore équipé d'un passage piéton, la ligne d'effet du feu et le passage piéton peuvent être lumineux. Idem au passage piéton sans feu tricolore, la ligne d'effet du passage piéton et le passage piéton en lui-même peuvent être lumineux.
La signalisation lumineuse dynamique au sol permet d'augmenter perception de la signalisation routière dans de nombreuses configurations. Si seules les trois que l'on vient de présenter sont désormais inscrites dans la réglementation sur la signalisation routière, d'autres usages sont encore en cours de test.
Elle permet, par exemple, de matérialiser des trajectoires des bus à l'aide de chevrons lumineux à Nantes ou encore la sécurisation des modes actifs et le guidage des véhicules sur le boulevard circulaire de la Défense.
Signalisation lumineuse d'un arrêt de bus
Mais ce n'est pas tout, elle a également vocation à renforcer la sécurité de points singuliers (ralentisseur, cédez-le-passage, arrêt d'autobus). Par ailleurs, des études sont en cours en matière pour qu'elle soit utilisée pour la modulation dans le temps de l'usage ou de la réservation de voies de circulation d'une chaussée.
Enfin, elle peut également servir à signaler un cheminement de voie cyclable, à délimiter des zones de stationnement, des arrêts de bus, voire à matérialiser une séparation de chaussée ou des bandes de rives.
Signalisation lumineuse d'une traversée de piste cyclable