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Selon les estimations de l'ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière), les résultats définitifs devant être connus fin mai, 3 464 personnes auraient perdu la vie sur les routes de France en 2015, soit 80 décès supplémentaires par rapport à 2014.
Malgré cette hausse, l'année 2015 reste la troisième meilleure année en terme de mortalité routière derrière 2013 (3268 morts) et 2014 (3464 morts) mais devant 2012 (3645 morts).
Mais il y a d'autres chiffres plus encourageants puisque le nombre d'accidents corporels est à son plus bas historique avec 56109 accidents soit 703 de moins qu'en 2013 (-1,25%) et 2082 de moins qu'en 2014 (-3,6%).
De plus, le nombre de personnes blessées enregistre la même diminution : 70 442 en 2015 contre 73 048 en 2014, soit également une baisse de 3,6%, et 2 606 personnes blessées de moins. Le nombre de personnes admises dans un centre hospitalier après un accident de la route est lui aussi en recul : 26 143 contre 26 635 en 2014, soit 492 personnes hospitalisées en moins (-1,8%). Les chiffres définitifs permettront de savoir si cette constatation se confirme pour la comparaison avec 2013.
A ces chiffres, il faut en ajouter un autre qui est la hausse de 2,5% du trafic sur les routes nationales et le réseau autoroutier notamment en raison de la baisse des prix du carburant mais aussi à une météo très clémente tout au long de l'année ainsi qu'aux attentats de novembre qui ont privilégié l'utilisation d'un mode de transport individuel à celle des transports en commun.
Un nombre d'accidents qui n'a jamais été aussi bas combiné à un trafic qui n'a jamais été aussi dense permet de relativiser cette hausse de la mortalité routière en 2015.
Mais un nombre d’accidents en baisse mais avec un bilan mortel en hausse signifie que plusieurs de ces accidents ont été particulièrement violents et meurtriers, comme celui de Puisseguin en Gironde où 43 femmes, hommes et un enfant ont péri le 23 octobre 2015, à la suite de la collision entre un poids lourd et un autocar.
Les causes avancées sont toujours les mêmes, la vitesse, les conduites addictives et plus surprenant, le non-port de la ceinture de sécurité.
Concernant la vitesse, l'Observatoire des vitesses de l’ONISR constate un changement de comportement des usagers, après 10 années de diminution des vitesses moyennes enregistrées sur nos routes notamment suite à l’implantation des radars automatiques mais aussi mécaniquement depuis des années avec l'augmentation du trafic, la tendance s’est inversée depuis 2013 avec des vitesses moyennes observées qui sont en augmentation de 1 à 4 km/h selon les réseaux.
Sur les 10 premiers mois de l’année 2015, 25% des accidents mortels ont pour cause principale une vitesse excessive ou inadaptée.
Concernant les conduites addictives, la part des accidents mortels en présence du facteur alcool passe de 28% à 30% en 2015, cette augmentation s’expliquant par la prise en compte depuis le 1er juillet 2015 des conducteurs novices dont l’alcoolémie se situe entre 0,2 g/l et 0,5 g/l.
La part des accidents mortels en présence du facteur stupéfiants passe quant à elle de 23% à 25%. Après une stabilité sur plusieurs années, c’est la deuxième année consécutive d’augmentation. Il faut également noté que la moitié des conducteurs impliqués dans un accident mortel sous l’emprise de stupéfiants présentait également un taux d’alcool illégal.
Concernant le non-port de la ceinture de sécurité, cette cause de mortalité routière n'est pas révolue, notamment en situation professionnelle. Il concerne 21% des décès à bord d’un véhicule léger, 27% à bord d’un véhicule utilitaire et 37% à bord d’un poids-lourd.
Devant ces chiffres, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, en appelle à la responsabilité individuelle de tous et de chacun : « Il y a donc moins d’accidents mais plus de morts. Cela veut dire qu’il y a moins de sens des responsabilités des automobilistes. Aussi la responsabilité collective devrait nous inciter, tous d’une même voix, à dire : l’Etat prend des précautions, il multiplie les contrôles mais rien ne peut se substituer à la responsabilité individuelle ».
Malgré ce discours, il continue d'élargir l'arsenal répressif, notamment pour les contrôles de vitesse, et ne semble toujours pas disposé à mettre en place une vraie politique de sensibilisation et de pédagogie qui ne peut être que le seul levier de croissance pour des pratiques comme le non-port de la ceinture, le téléphone au volant, etc.